Rencontre de Téhéran (1922)

Rencontre de Téhéran

La délégation russe est arrivée à Téhéran. L'objectif de la rencontre, demandée par le gouvernement persan, est de redéfinir les traités qui lient - au profit de l'Empire russe - les relations entre les deux états. Vadim Babichev, haut-fonctionnaire du ministère des affaires étrangères, est à la tête des envoyés russes.

Avant de laisser les représentants persans développer leur revendications exactes à propos du volet économique, qui semble être la préoccupation majeure de Téhéran, Babichev a fait savoir que Petrograd souhaitait rester intransigeante sur un point : la question des effectifs navals dans la Caspienne. Petrograd souhaite en effet que Téhéran continue de reconnaître la suprématie militaire russe sur les flots caspiens en perpétuant la non-existence d'une flotte iranienne sur ladite mer. Au vu de l'évolution géopolitique, Petrograd propose les ajustements suivants : Téhéran devrait s'engager à ne pas aider l'empire ottoman à établir, ravitailler, accueillir une flotte militaire en mer Caspienne. En échange, la Russie s'engage à envoyer sa flotte protéger les côtes persanes en cas de conflit avec l'Empire ottoman, et ce peu importe la situation diplomatique entre Petrograd et Istanbul.

Pour Kazem Sayyah, les propositions Russes ne sont pas satisfaisantes. Le parlement iranien ne pourrait pas accepter pareille chose. Admettre publiquement dépendre militairement de la Russie pour la défense navale, notamment en mer caspienne serait une humiliation publique qui ne sied guère au nouveau gouvernement. Le risque est alors de voir ce nouveau gouvernement, issu d’un coup d’Etat, chuter. Il fait alors une contre-proposition au gouvernement Russe.


Article 1
- La Perse reconnait la pleine souveraineté russe en Asie centrale et s’engage à ne soutenir ni financer aucun groupe rebelle ayant des velléités sécessionnistes.
Article 2
- La Russie reconnait et accepter l’abolition persane des capitulations notamment instaurés à après le Traité de Turkmenchay, les articles dudit traité qui concernent lesdites capitulations sont donc caducs.
Article 3
- La Perse et la Russie sont souveraine en termes de politiques douanières et par conséquent les traités de libre-échange, fixant à 5% les frais de douanes entre les deux pays sont donc caducs.
Article 4
- La liberté de commerce en mer caspienne est assurée, et la Perse et la Russie jouit de droit de navigation égaux sur cette dernière.
Article 5
- Téhéran devrait s'engager à ne pas aider l'empire ottoman à établir, ravitailler, accueillir une flotte militaire en mer Caspienne.

Sur les articles 4 et 5, le ministre Kazem Sayyah accepte de ne pas les intégrer au traité pour peu que la Russie accepte sans concession l'article 2 et 3.

Rencontre de Téhéran

La délégation russe, bien que déçue des termes proposés, est bien consciente de ne plus être en position de force, et se contente de faire la proposition suivante sur la base des demandes persanes.

Article 1
- La Perse reconnait la pleine souveraineté russe en Asie centrale et s’engage à ne soutenir ni financer aucun groupe rebelle ayant des velléités sécessionnistes.
Article 2
- La Russie reconnait et accepter l’abolition persane des capitulations notamment instaurés à après le Traité de Turkmenchay, les articles dudit traité qui concernent lesdites capitulations sont donc caducs.
Article 3
- La Perse et la Russie sont souveraine en termes de politiques douanières et par conséquent les traités de libre-échange, fixant à 5% les frais de douanes entre les deux pays sont donc caducs.
- La Perse accorde à la Russie la clause de la nation la plus favorisée dans l'intégralité de ses échanges douaniers
Article 4
- La liberté de commerce en mer caspienne est assurée, et la Perse et la Russie jouit de droit de navigation égaux sur cette dernière.
Article 5
- Téhéran devrait s'engager à ne pas aider l'empire ottoman à établir, ravitailler, accueillir une flotte militaire en mer Caspienne
Article 6
- La Perse accepte la perpétuation des consulats russes établis en Perse dans le cadre des termes du traité de Turkmenchay avant la signature du présent traité

Kazem Sayyem prend note de la contre-proposition russe mais reste sceptique face à cette dernière. La perpétuation des consuls russes au sein de l'espace territorial persan est une violation de la souveraineté de l'Iran. En effet selon les termes du traité de Turkmenchay signée en 1828, les consuls ne sont pas seulement des représentants de la Russie en Iran mais exercer un vrai pouvoir en Perse, ils peuvent notamment prendre des mesures "visant à favoriser le commerce" entre nos deux nations. Quant au terme de nation la plus favorisée dans l'intégralité de ses échanges douaniers, il semble tout droit sorti d'un traité inégaux du 19ème siècle et cela ne sied guère au ministère des affaires étrangères.


Article 1
- La Perse reconnait la pleine souveraineté russe en Asie centrale et s’engage à ne soutenir ni financer aucun groupe rebelle ayant des velléités sécessionnistes.
Article 2
- La Russie reconnait et accepter l’abolition persane des capitulations notamment instaurés à après le Traité de Turkmenchay, les articles dudit traité qui concernent lesdites capitulations sont donc caducs.
Article 3
- La Perse et la Russie sont souveraine en termes de politiques douanières et par conséquent les traités de libre-échange, fixant à 5% les frais de douanes entre les deux pays sont donc caducs.
- La Perse accepte de ne pas favoriser une nation aux dépens de la Russie lors de ces échanges douaniers (Par exemple si la Perse fixe à 15% ses échanges douaniers avec l'Allemagne, elle doit en faire de même pour la Russie)
Article 4
- La liberté de commerce en mer caspienne est assurée, et la Perse et la Russie jouit de droit de navigation égaux sur cette dernière.
Article 5
- Téhéran devrait s'engager à ne pas aider l'empire ottoman à établir, ravitailler, accueillir une flotte militaire en mer Caspienne
Article 6
- La Perse accepte la nomination d'un représentant du commerce Russe à Téhéran, ce dernier a pour fonction de favoriser le commerce entre les Russes et les iraniens

Rencontre de Téhéran

La délégation russe signe le traité tel que présenté dans la dernière proposition de Téhéran