[Fra-All-Benelux] Conférence de Strasbourg

Conférence de Strasbourg

La France, représentée par le vice-président du Conseil Aristide Briand, est fière d'accueillir sur cette frontière franco-allemande désormais pleinement reconnue par l'ensemble du monde le premier sommet de travail sur la construction d'une Confédération européenne dont l'objectif final serait sans doute la réalisation de la vieille utopie des États-Unis d'Europe.

En formant un premier bloc regroupant les vieux ennemis franco-allemands ainsi que le Benelux, on espère pouvoir prouver au monde que cela est possible, souhaitable, y compris lorsque c'était inenvisageable il y a seulement quelques années. Briand rappel ses propositions : mise en place d'une union douanière regroupant l'ensemble des parties autour des marchés du charbon et de l'acier ; développement d'un Haut-conseil européen regroupant des commissaires nommés par chacun des membres et qui peuvent, à l'unanimité, prendre des décisions diplomatiques ou des résolutions de politique intérieure qui seraient engageantes pour l'ensemble des membres. L'objectif est double, soutenir les industries ouest-européennes tout en optimisant leur fonctionnement et réduisant leurs coûts, mais aussi et surtout rendre la guerre impensable et impossible.

La France est disposée à signer le traité mettant en place les dispositions décrites.

Le Royaume des Pays-Bas, représenté par le ministre des affaires étrangères Hermann Adriaan van Karnebeek salue l'initiative française, porteuse d'espoir et de paix pour l'Europe. Toutefois, le Royaume ne saurait s'engager sans émettre des réserves quant aux dispositions proposées par Monsieur Briand.

La neutralité Néerlandaise est immuable et rend par conséquent impossible la possibilité pour les Pays-Bas de laisser une instance supranationale prendre des décisions ayant des conséquences diplomatiques pour le Royaume.
A cela s'ajoute aussi la réticence néerlandaise de voir des commissaires prendre des décisions de politique intérieure.

Cependant le Royaume des Pays-Bas est favorable à la proposition d'Union douanière pour le charbon et l'acier.

Conférence de Strasbourg

La conférence de Strasbourg aurait put être gâchée par l'actualité internationale, le retrait néerlandais ou bien le différent franco-allemand concernant les relations avec la Russie réactivé suite à l'aventure militaire de Moscou en Chine. Si ces affaires ont suffit à faire douter certains, à provoquer des sourires crispés à certains conseillers présents dans les différentes délégations, elles n'ont pas semblé inquiéter le moins du monde Briand. Il faut dire qu'à part les diplomates et les spécialistes, tout le monde se moque des affaires chinoises auxquelles on ne comprend de toute façon pas grand chose. A la limite seule l'évocation de l'implication du géant rouge peut provoquer crainte ou espoir déraisonné. A ceux qui tentaient de le déstabiliser en évoquant ces dossiers, ce vieux loup de mer qu'est Briand répondait avec un sourire amusé « la France et l'Allemagne n'ont pas les mêmes intérêts ni les mêmes positions diplomatiques ? Mais c'est bien pour cela que nous sommes là voyons ! »

Cependant, alors que la délégation allemande annonçait souscrire aux propositions faites par la France, une certaine euphorie prit les représentants français. Un moment marqué par un toast porté par Briand à l'avenir :

« Célébrons l'aboutissement d'un long et lent processus entamé au lendemain des horreurs de la Grande guerre, la concrétisation de cette grande idée qui a hanté l'imagination des poètes et des philosophes. D'aucuns nous traitaient de fou lorsque nous avons proposé de la matérialiser. Mais je pense que, dans tous les actes de l’homme, voire les plus importants et les plus sages, il y a toujours quelque grain de folie ou de témérité.

[...]

Les peuples européens, c'est ma grande conviction, doivent avoir à tout instant la possibilité d’entrer en contact, de discuter de leurs intérêts communs, de prendre des résolutions communes. Ils doivent, en un mot, établir entre eux un lien de solidarité qui leur permette de faire face, au moment voulu, à des circonstances graves si elles venaient à naître. C’est ce lien, messieurs, que je voudrais m’efforcer de créer. Évidemment, l’association agira surtout dans le domaine économique : c’est la nécessité la plus pressante. Je crois qu’on peut en ce domaine, obtenir des succès. Mais je suis sûr aussi qu’au point de vue politique ou au point de vue social, le lien fédéral, sans toucher à la souveraineté d’aucune des nations qui pourraient faire partie d’une telle association, peut être bienfaisant. C'est pour cette raison que j'appelle une dernière fois nos amis hollandais à réfléchir une dernière fois à leur décision.

[...]

Je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée bienveillante pour nos vieux amis anglais. Qu'ils se sentent rassurés, nous les laissons poursuivre l'aventure globale qui est la leur et vers laquelle leur position insulaire les envoient irrésistiblement. Nous sommes bien conscient que coule dans leurs veines le sang le plus aventurier que notre ère ait connu et que celui-ci ne peut être contenu aisément. Mais je leur demande de ne pas nous tenir rigueur de poursuivre le destin continental qui est le nôtre et que l'on nous a confié en 1918.

[...]

Vive l'Europe, vive la paix. »

Belgique & Luxembourg
Réponse PNJ

La Belgique et le Luxembourg signent les accords de la conférence de Strasbourg et rejoignent donc l'union douanière sur le charbon et l'acier ainsi que le Haut-conseil européen.