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Introduction 1925

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Message par Gungauss Ven 2 Déc 2022 - 15:19

V1925


Introduction 1925 Przose11
De gauche à droite et de haut en bas :
- Assemblée de la Société des Nations, 1924
- Fête mondaine aux États-Unis, 1923
- Construction de la Tribune Tower, Chicago, Illinois, USA, 1924
- Funérailles de Lénine, 1924
- Carte des zones géographiques couvertes par des liaisons aériennes commerciales en 1925,
- Colonne d'infanterie espagnole pendant la guerre du Rif, 1924,
- Carte représentant les zones d'influence des différents seigneurs de guerre chinois en 1925.


Une ère d’insouciance, de fêtes, d’essor économique, de rêves de paix, et tant d’autres termes pour définir les années 20. Nous sommes en 1925, et le monde savoure une période de paix après la catastrophe de la « Der des Der ».

En France, après la fin du conflit, une génération nouvelle rêve d'un monde nouveau et proclame « Plus jamais ça ! ». Les activités de divertissements se développent, et on cherche à la fois la nouveauté et fuir les horreurs de la décennie précédente. Venu des États-Unis avec les Alliés, le jazz fait son apparition mais également la radio et les sports, les industries avec les électroménagers, et avec eux les débuts de la société de consommation, sur fond de très forte croissance économique… L'utopie positiviste du XIXe siècle et son credo progressiste laissent la place à un individualisme déchaîné, extravagant et généralisé. André Gide et Marcel Proust donnent le ton littéraire de cette tendance qui s'exacerbe et croît avec le mouvement dada dont Tristan Tzara publie le manifeste. L'Art nouveau foisonnant, fauché par la guerre, cède la place aux épures précieuses de l'Art déco.

Aux États-Unis, la croissance économique s’envole. Le taylorisme se généralise, les progrès techniques amènent une hausse de la productivité jamais vue, à tel point que les années 20 sont considérées comme une deuxième révolution industrielle. L’urbanisation va croissante, la majorité de la population américaine étant désormais urbaine. Avec l’avènement des nouveaux biens électroménagers, comme la radio, et l’envol des salaires, la consommation de masse se développe et l’aisance matérielle devient un idéal à atteindre, presque à la portée de tous les Américains. L’image de la « Flapper », qui se propage à l’Europe, chamboule la société. Le réalisme et le naturalisme deviennent les grands mouvements artistiques du pays, tandis que l’ère du jazz, du cinéma hollywoodien et le mouvement de la « Lost Generation » se développent.

Mais malgré cette euphorie ambiante, la scène internationale reste le théâtre de fébrilités manifestes. La guerre fait encore rage dans les colonies et les mandats. Le Rif marocain est encore secoué par une guerre qui dure depuis le début de la décennie, et sert de terrain d’expérimentation à toutes les armes nouvelles mises au point pendant la Grande Guerre. En Syrie, les Druzes, qui se sont déjà soulevés à deux reprises depuis 1919, s’agitent une fois encore contre la présence française. En Libye et en Somalie, l’armée italienne est aux prises avec les peuples qu’elle tente de coloniser.

En Chine, Sun Yat-Sen dirige le gouvernement de la République depuis le sud du pays, tandis que le nord est aux mains de seigneurs de guerre et de généraux tentant de se tailler de véritables domaines personnels, et que Duan Qirui est nommé chef exécutif provisoire de la République de Chine avec l’accord de Zhang Zuolin et Feng Yuxiang. La seconde guerre Zhili-Fengtian s’est achevée fin 1924, alors que dans le même temps la Mongolie proclamait son indépendance et que la guerre Jiangsu-Zhejiang fait toujours rage. Pékin est aux mains du « général chrétien » Feng Yuxiang, qui y crée sa propre faction Guominjun et a expulsé l’ancien empereur Puyi de la Cité Interdite.

Au Brésil, les conséquences de la révolte Paulista se font encore sentir, et des troubles civils secouent le pays. Au Chili, l’armée s’est emparée du pouvoir à l’appel du président Alessandri en septembre 1924. En Amérique Centrale, les États-Unis sont intervenus militairement au Honduras en pleine guerre civile, l’occupation militaire américaine de la République Dominicaine vient de s’achever, et l’Alliance Populaire Révolutionnaire Américaine vient d’être fondée au Mexique par le Péruvien en exil Victor Raul Haya de la Torre.

Au Moyen-Orient, depuis l’été 1924, la région est secouée par des combats et des manœuvres visant à unifier la péninsule. Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud occupe La Mecque depuis le mois d’octobre et ont expulsé Hussein ben Ali, qui s’était proclamé Calife. En Égypte, l’assassinat du gouverneur du Soudan Si Lee Stack a entraîné une forte pression britannique sur la monarchie égyptienne, cette dernière étant forcée de dissoudre le parlement et de lutter contre certains partis politiques.

En Allemagne, la formation de combat socialiste Reichsbanner Schwarz-Rot-Gold, fondée en février 2914, lutte contre les Casques d’Acier et les SA, tandis que le meneur du putsch de la brasserie Adolf Hitler est libre depuis décembre après avoir été amnistié. Son parti, le NSDAP, est entré au Reichstag aux élections de mai 1924. Les mesures économiques prises par le gouvernement ont ruiné la population et ont mené à la création du Reichsmark, gagé sur l’or, après que la Reichsbank ait refusé tout nouveau crédit. L’économie allemande survit sous perfusion des investissements américains, tandis que le plan Dawes a rééchelonné le paiement des réparations de guerre et que les troupes franco-belges ont évacué la Rhur.

L’Europe centrale et orientale fait face à des difficultés économiques et sociaux, l’un des éléments étant l’agriculture qui connait une crise des prix. La faute à un espace espace économique régional qui se remet toujours du démantèlement de l’Empire d’Autriche-Hongrie et des Etats qui mettent beaucoup de temps à mettre en oeuvre la redistribution des terres dans leurs pays alors que leurs populations occupent largement encore des emplois dans le secteur agricole : 40% en Tchécoslovaquie, 56% en Hongrie, 64% en Pologne, 75-80% en Roumanie, Yougoslavie et Bulgarie.
D’un côté il y a les pays vainqueurs de la Grande guerre aux côtés des Alliés. En Tchécoslovaquie, le régime démocratique forgé par Tomáš Masaryk brille par sa stabilité grâce à la coopération des forces politiques internes. Ce fait est hors-du-commun pour la région alors que le pays est une puissance industrielle dynamique. La situation monétaire est cependant en voie de stabilisation, seules la Pologne et la Roumanie connaissent encore des difficultés. La croissance de la population de ces pays est aussi très rapide. En Grèce, l’instabilité et le chaos règnent depuis la proclamation de la République en mars 1924. En Roumanie, la vie politique est dominé par le parti national-libéral qui a récemment légiférer en 1924 des réformes portant sur les ressources minières et l’exploitation du pétrole qui abonde dans le pays. Le gouvernement a repris un peu de poids face aux compagnies étrangères tout en suivant son programme de développement économique « national ». En Yougoslavie, les Serbes qui dominent le pays et les Croates se font face-à-face alors que ces derniers demandent à se faire réellement entendre dans ce jeune Etat. Alors que Belgrade a mis en place un complexe système de compromis et d’arrangements avec ses composantes nationales. En Pologne, une Constituante adopte début 1921 des institutions inspirées par la IIIe République française, centralisée et parlementaire. Depuis, force est de constater que le pays est en proies à des luttes politiques partisanes qui sapent les efforts de développement du pays.
De l’autre, les pays vaincus. En Autriche, les socialistes ne sont plus au pouvoir, repris par les conservateurs après des élections en 1920. Face aux immenses difficultés économiques et politiques (pénuries de charbon et autres), des milices de droite et de gauche s’affrontent. Face à une situation de crise, c’est finalement en octobre 1922 que Vienne signe à Genève un accord avec la France, l’Angleterre, l’Italie et la Tchécoslovaquie par lequel elle renonce à l’Anschluss (le rattachement à l’Allemagne) pour 20 ans, obtenant en échange un prêt de 650 millions de couronnes-or contre une coupe franche du nombre de ses fonctionnaires et d’un contrôle de la Société des Nations sur les finances de l’Etat autrichien. En Hongrie, son monde traditionnel a disparu depuis que l’unité historique du pays a été totalement défaite par le traité de Trianon. Ni le comte Károlyi, ni Béla Kun ne trouvent de solutions malgré l’approche radicale du second. Le dernier empereur de la dynastie des Habsbourg-Lorraine, Charles Ier décède en 1922 ce qui permet au régime de l'amiral Miklós Horthy d’asseoir son pouvoir sur le pays en incarnant le patriotisme hongrois lui qui est officiellement « Régent du Royaume de Hongrie ». Lui et ses proches mènent une réforme agraire limitée et desserrent l’étau des sociaux-démocrates qui soutiennent la politique extérieure du gouvernement conservateur et s’abstiennent d’agitation sociale. En Bulgarie, le roi Ferdinand Ier abdique et doit céder son trône après la débâcle militaire pour sauver la monarchie. Son fils ainé prend la tête du pays sous le nom de Boris III alors que le pays est amputé d’un tiers de son territoire. Un gouvernement agraire prend pouvoir à la sortie de la guerre et mène une « dictature paysanne ». Celle-ci se termine par un coup d’Etat sanglant en 1923 et les putschistes placent Aleksandar Tsankov au poste de Premier ministre. Les tensions sont au plus haut dans le pays alors que la réputation de Tsankov patine, le Parti communiste bulgare incarne la première opposition politique dans le pays. La Bulgarie doit aussi faire face aux incursions de l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne qui est présente dans les montagnes au sud-ouest, terrorisant les élites bulgares et menant des raids contre la Yougoslavie.

En Union Soviétique, alors que la Constitution a été ratifiée en janvier 1924, un homme commence à s’imposer : Iossif Vissarionovitch Djougachvili, dit Staline. La RSS de Géorgie sort d’un soulèvement durement réprimé par l’armée rouge, tandis que les thèses de Léon Trotski sont répudiées par le XIIIe Congrès et que les membres du parti semblent se déchirer quant à la succession de Lénine.
Gungauss
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