¤ V1950 ¤ Bilan économique

ÉCONOMIE

Après-guerre, les économies nationales subissent un fort contrecoup économique lié notamment à la fin de la mobilisation. Globalement, la production mondiale ralentit tandis que les économies de type soviétique rayonnent de par leur apparente efficacité.

Dans les anciens pays de l’axe, la situation commence à se rétablir lentement. A l’Ouest, les pays ayant connu des destructions matérielles (RFA, Italie, Portugal, Espagne, Catalogne, Yougoslavie…) bénéficient d’une puissante aide américaine (5 milliards de dollars depuis 1948) mais aussi française (250 millions de dollars) et britannique (350 millions de dollars). Cette aide a permis de remettre sur pied une partie des infrastructures et des usines des pays concernées. Cependant en 1950, les tickets de rationnement sont toujours présents notamment à cause des difficultés d’approvisionnement. En 1949 en RFA, une nouvelle monnaie, le Deutsche Mark est introduit avec plus ou moins de succès notamment grâce à la coopération des banques anglo-américaines. Cette souveraineté monétaire marque le début de la reconstruction allemande. Il s’agit d’un premier pas vers une véritable indépendance du pays. En Italie la situation n’est pas toute rose non plus. Le nord du pays pourtant très industrialisés a été ravagé par les combats. Le sud épargné ne peut suffire à maintenir le PIB à un niveau constant. Cependant la encore l’aide des alliés est un précieux atout pour reconstruire et moderniser le parc industriel italien selon les techniques américaines. Au final c’est surtout les deux anciens pays de l’Union Ibérique qui souffre le plus des dommages de la guerre. En effet suite au conflit l’Espagne a perdu la Catalogne une des régions les plus riches du pays. Par ailleurs le tissu industriel très faible ne permet pas un décollage rapide des économies. Consciente du problème la France a pourtant envoyé d’importante aide financière et matériel en direction notamment de l’agriculture sans grand succès. La situation de la population « ibérique » est donc extrêmement précaire tandis que seul la Catalogne a réintroduit une monnaie nationale (le Franc Catalan).

Dans les pays Alliés (principalement la France, le Royaume-Uni et le Benelux), la situation varie fortement. D’un côté les destructions matérielles ont été plutôt faible ce qui a permis de préserver un niveau de croissance stable, de l’autre côté l’économie a été rapidement bloqué dans une sorte de stagnation. Cette stagnation fait suite à la démobilisation à la fois des hommes mais aussi de l’économie. En France, l’ensemble des dépenses militaires et des aides pèsent lourd dans le budget. La forte augmentation du déficit après-guerre a conduit à une hausse de l’inflation. Au Benelux, la destruction des principaux ports de commerce par les bombardiers allemands a placé le pays dans une situation délicate. Actuellement des travaux sont toujours en cours pour les remettre entièrement en service. En attendant le Benelux est dépendant des pays voisins pour exporter et importer la majeure partie de ses produits. Au Royaume-Uni la situation économique a aussi connu une mini-crise notamment à cause du poids du déficit qui a entrainé un recul de la livre. De manière générale, les trois principaux pays alliés ont évité la crise uniquement grâce à l’aide américaine qui a relancé de manière globale les échanges. Leur monnaie sont très fragilisé à l’internationale de par leur taux d’inflation relativement élevé. Ce « déclin » de la Livre et du Franc face au dollar rend perplexe les politiques français ou anglais qui voit un de leur levier d’action économique s’envoler. En Australie, autres pays alliés, la situation financière du pays c’est fortement dégradé dans l’immédiat de l’après-guerre. Les investissements ultra-coûteux dans les ports chinois ont placé l’Etat au bord du gouffre. Interdit d’accès au marché, l’Australie c’est finalement redressé financièrement grâce au soutient de Londres. L’Etat reste cependant fortement endetté tandis que l’économie globale du pays tourne au ralenti.

Aux Etats-Unis, le gouvernement a réussi à prolonger « l’euphorie » économique lié à la guerre en Europe. Le plan sobrement baptisé « Plan de rétablissement Européen » a permis de maintenir le carnet de commande des industriels américains. Environ 65% des fonds d’aides ont ainsi été réinvestit dans l’économie américaine tandis que le reste a pris la direction de la France, du Royaume-Uni ou du Benelux. A l’aube de l’année 1950, 5 milliard de dollars ont déjà été envoyé au différents pays européens ce qui leur a permis de se rétablir et peut être d’endiguer l’instabilité communiste. Pendant toute la durée du conflit, l’économie américaine c’est aussi tourné vers l’Asie développant ainsi de nombreux échanges avec les deux chines mais aussi l’Australie. A l’heure actuelle, le dollar semble devenir la première monnaie du monde notamment grâce aux importantes réserves d’or collecté par les USA au cours du second conflit mondial. Cette dynamique leur a ainsi permis de devenir le premier banquier du monde au bonheur de Wall Street.

Au Japon, la levée de l’embargo à provoquer une forte reprise économique. Son tissu industriel structuré lui a permis de devenir aujourd’hui une des plus grandes puissances industrielles. Cependant à contrario des européens, le Japon n’a pas connu les conséquences de la seconde guerre mondiale (positive comme négative). Cela implique que son capital industriel présente un certain vieillissement. Ses secteurs de spécialisation (textile, construction navale) ne sont pas non plus des secteurs de pointe et le japon commence à connaître les effets d’une concurrence venue des pays en développement.

Pour les pays en développement les situations sont aussi très diverses. En Amérique du Sud, la plus part des états notamment le Brésil, l’Argentine et le Chili ont vu leur croissance s’envoler grâce à l’effort de guerre européen. Cependant après-guerre la crise de surproduction c’est rapidement fait sentir et les rentrées d’argent ont fortement diminué à cause de la baisse des exportations. Leur modèle de développement basé sur la substitution des importations par des productions nationales commencent lui aussi à montrer ses premières limites. Globalement pour tous les pays en développement les termes de l’échange se sont considérablement dégradés dans les trois années qui ont suivi la fin du conflit mondiale. Le cours des matières premières a fortement diminué à cause du retour des acteurs européens sur le marché mais aussi à cause de la baisse de la demande. Ainsi les pays du sud semblent enfermés dans une forme de dépendance vis-à-vis des pays industrialisés qui leur fournissent leur bien manufacturé. En effet le tissu industriel de ces pays reste marginal à quelques exceptions près. L’Inde dispose par exemple d’une industrie textile assez bien développé et qui parvient à survivre malgré la concurrence britannique. Cependant dans la majorité, les économies des pays du « sud » sont spécialisées dans l’exportation de matière première. Les infrastructures permettant ces exportations sont donc bien développé mais cela s’arrête là.

Chez les communistes l’économie est principalement tournée vers l’URSS. Celle-ci a immédiatement imposé des réformes économiques dans les pays « libérez ». Ainsi nationalisation et collectivisation ont été à l’ordre du jour avec des résultats plutôt mitigé. Dans les pays véritablement détruit par la guerre comme l’actuelle RDA ou la Pologne ces réformes ont permis un redressement rapide qui sert de vitrine à l’idéologie soviétique. En Pologne le secteur du charbon mais aussi de l’industrie des transports a rapidement été remis sur pied grâce au système centralisé. En Allemagne de l’Est la production d’acier a fortement augmenté tandis que dans le même temps le décollage à l’ouest se faisait toujours attendre. Cependant dans les pays littéralement envahis par l’URSS (Tchécoslovaquie et Roumanie) la situation économique est beaucoup plus chaotique. L’application brutale des réformes voulues par Moscou ont entrainé une forte désorganisation. Ces pays attendent toujours de trouver leur voie dans un système communiste centralisé autour de l’URSS. En Union soviétique même, la croissance a fortement augmenté suite à l’aide envoyé vers les pays satellites. Cette croissance ne cache cependant pas certain déséquilibre structurelle lié à la planification qui privilégie grandement l’industrie lourde sur l’industrie de consommation. En attendant les russes vivent les meilleures heures économiques de leur histoire.

En matière monétaire, la situation internationale est plus qu’instable. La chute du Gold Exchange Standard à jeter l’ensemble des monnaies dans une période de fluctuation principalement spéculative. L’absence de système monétaire internationale à encourager les spéculateurs de tout bord à attaquer les monnaies des pays en difficultés. Par ailleurs, les échanges internationaux se trouvent largement compliqué à cause de ces changements incessants de taux de change. Face à ce problème plusieurs devises servent de valeur de réserve à savoir principalement le Dollar, la Livre puis le Franc. Malgré plusieurs réunions internationales pour tenter de mettre un terme à ces fluctuations, aucun compromis n’a été trouvé entre les grandes puissances.

Enfin le marché des matières premières est largement caractérisé par une surproduction mondiale. Les prix du pétrole qui jusque-là étaient maintenue tant bien que mal par un cartel d’entreprise américano-européenne sont aussi partis à la baisse. Cette tendance globale du marché favorise grandement les économies occidentales au détriment des pays colonisés ou en développement.

Données :
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