¤ V1950 ¤ Bilan contextuel
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BILAN CONTEXTUEL
Pour rappel, le contexte dans lequel commence cette V1950 n’est pas le contexte historique mais un contexte uchronique dessiné par la précédente V1930.
Cette partie se concentre sur les actions des joueurs entre les années 1930 et 1944, leurs conséquences au cours de la version et le passage de 1944 à 1950. Les différentes actions seront donc classées pays par pays, pour que chaque joueur puisse avoir un exposé rapide des jeux étrangers au cours de la version précédente et de leur continuation simulée par l'administration. Il est nécessaire de lire le résumé de la guerre mondiale en première partie pour bien comprendre celle-ci, notamment si le lecteur n'a pas suivi la version précédente ; il sera aussi utile de se référer aux archives. Tout fait antérieur à l'année 1930 suit le cours de l'histoire et tout événement non-joué entre 1930 et 1950 suit aussi (a priori) le cours de l'histoire. Dans le cas où la réalité historique entre en contradiction avec la simulation de l'administration, il est tenu d'informer les autorités compétentes. Enfin, cette simulation des événements pays par pays permet aussi de corriger des irrégularités dans les actions des joueurs, corrections qui ne feront pas l'objet de révisions après appel.
Pour un bilan portant précisément sur la suite de la Guerre Mondiale lancée en 1943 sur la V1930, voyez le bilan portant précisément dessus.
Attention ! L'accès aux indépendances dans le jeu doit suivre de près celui dans la réalité. Dans la réalité, à partir de 1945, les premiers mouvements politiques réclamant l'indépendance naissent : ils ne sont constitués que de quelques membres, des intellectuels nationalistes et/ou marxistes dans les capitales, remplaçant les lettrés des années 1920 et ayant connu les mouvements sociaux de masse des années 1930. Ces mouvements prennent de l'ampleur pendant dix ou vingt ans, gagnant assez de poids pendant les années 1960 pour pouvoir effectivement devenir indépendant. Parfois, les luttes s'étendent jusqu'aux années 1970 ou 1980. Le même schéma doit être appliqué dans le jeu, mais à partir de 1947 : il est donc impensable d'obtenir l'indépendance avant la fin au moins des années 1950, que ce soit pacifiquement (les métropoles n'accepteraient pas cette idée avant une première indépendance d'envergure, comme l'Inde, qui fut capitale) ou militairement (sans soutien extérieur pendant plusieurs années, les populations indigènes ne sont pas en mesure de combattre). Il faut aussi penser que les principales puissances coloniales n'ont pas été affaiblies pendant la Seconde Guerre Mondiale : les indépendances sont donc théoriquement plus difficiles à acquérir, surtout en Afrique subsaharienne.
Merci par ailleurs de choisir votre pays davantage selon ce qu’il est que selon ce que vous voudriez qu’il soit, c’est-à-dire d’adapter votre jeu à son état présent plutôt que d’adapter son état selon vos envies du jour. En effet, plus encore que durant la V1930, il existe des tracés idéologiques et politiques qui rendent les virages dans les alliances compliqués, demandant une subtilité en tout cas qui n’est pas à la portée du premier venu.
Dernière édition par Vautour le Ven 22 Sep 2017 - 23:26, édité 2 fois
Vautour- Grand Consul
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Re: ¤ V1950 ¤ Bilan contextuel
AFRIQUE
Mise en contexte :
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De la colonisation européenne au traité de Versailles // 1884/1885 - 1919
Pendant plusieurs décennies, l’intérieur du continent africain n’a pas intéressé les nations européennes qui préféraient effectuer des escales sur les côtes, dans le but d’atteindre leurs empires coloniaux en Amérique et en Asie. L’Afrique « des Africains », elle, est intégrée dans le système-monde depuis le Moyen Âge, notamment par le biais des routes commerciales transsahariennes et du commerce dans l’océan Indien. Des royaumes locaux naissent, dominent certaines régions et meurent, comme partout dans le monde. Les contacts avec les populations arabo-musulmanes puis avec les Européens ne bouleversent pas fondamentalement le continent, sauf les côtes qui sont de plus en plus influencées par la puissance du Vieux Continent.
Une nouvelle donne naît au 19e siècle avec l’intérêt naissant des puissances européennes pour l’hinterland. Leur appétit grandit à mesure des richesses découvertes, comme les mines de diamants du Transvaal révélées en 1867. A partir des années 1880, des explorateurs rencontrent les peuples de l’intérieur, cartographient les espaces et permettent aux gouvernements européens de s’éloigner des côtes pour dominer les États africains. En 1874, l’exploration du bassin du Congo permet au monde entier de connaître l’ampleur et les richesses de l’Afrique. Des frictions apparaissent alors entre les nations pour dominer une plus grande partie du continent noir, et ce au plus vite.
Sous l’impulsion de la Belgique, une conférence est organisée à Berlin entre 1884 et 1885 ayant pour participants les grandes puissances d’Europe, dirigées par Bismarck, Jules Ferry ou encore William Ewart Gladstone. Le texte sortant de cette conférence interdit l’esclavage et garantit certaines libertés sur les fleuves Niger et Congo. Mais c’est surtout le fait que « toute puissance installée sur la côte puisse étendre sa domination vers l’intérieur jusqu’à rencontrer une autre sphère d’influence voisine » qui change la donne. La conférence de Berlin établit ainsi les règles du partage de l’Afrique, tâche à laquelle s’attellent toutes les puissances européennes les décennies suivantes.
Entre 1885 et 1914, les pouvoirs politiques et militaires européens pénètrent à l’intérieur du continent en suivant les indications des explorateurs. Ils viennent alors à la rencontre des nations africaines, organisées et modernisées (présence de fusils par exemple). Certaines de ces dernières résistent face au conquérant, d’autres décident d’échanger. Mais dans tous les cas, au fur et à mesure des intrusions européennes, les pays africains sont peu à peu assujettis pour former un premier partage de l’Afrique (voir carte).
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D’un point de vue géopolitique, seuls l’Éthiopie et le Liberia réussissent à garantir leurs indépendances face à ces assauts extérieurs : le premier pays par la résistance armée face au colon italien, notamment en 1896 ; le deuxième voit son indépendance garantie plus ou moins par les États-Unis d’Amérique. Le reste est sous administration européenne, avec la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Allemagne.
Localement, il ne faut pas croire que l’Europe domine directement chaque sujet « noir ». En effet, même si les structures africaines ont été battues ou assimilées par le colon « blanc », elles ont été sauvegardées en parallèle de l’administration coloniale. Ainsi, l’Afrique occidentale française ne dispose que d’une centaine d’administrateurs pour 10,7 millions d’habitants et 4,6 millions de kilomètres carrés en 1906. Les organisations tribales et royales locales et anciennes sont toujours présentes, et ce jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En économie, plusieurs formes d’exploitations locales s’organisent sous la direction des Européens mais globalement les objectifs restent les mêmes : extraire les matières premières pour les envoyer se faire transformer dans les industries du Vieux Continent. D’un point de vue philosophique, deux idéologies provoquent le débat dans les métropoles en ce qui concerne l’avenir de l’Afrique : l’intégration à la française, où les Africains devaient faire partie sur le long terme de la République, ou l’autogestion à la britannique, où les structures locales n’étaient pas menacées dans un objectif de bonne entente.
Globalement, l’administration des empires coloniaux en Afrique se forme peu à peu jusqu’au déclenchement de la Première Guerre Mondiale. A partir de 1914, les métropoles se reposent de plus en plus sur leurs propres espaces africains pour soutenir l’effort de guerre. Les entreprises locales doivent augmenter leurs quotas, tandis que la préférence nationale s’installe pour les échanges. En plus des ressources, les hommes sont aussi réquisitionnés : les tirailleurs sénégalais pour la France ont participé aux combats face aux Allemands. Mais c’est aussi sur le continent noir que le conflit se fait sentir : les possessions allemandes subissent le coup de campagnes franco-britanniques sanglantes, notamment au Tanganyika.
Après la victoire alliée en 1918, l’Empire colonial germanique est partagé en plusieurs mandats de la Société des Nations, récupérés par la France et le Royaume-Uni (voir carte). En réalité, ces deux puissances étendent juste leurs administrations coloniales sur de nouveaux territoires.
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Du traité de Versailles à la crise de 1929 // 1919 - 1929
C’est à partir du traité de Versailles qui garantit l’auto-détermination des peuples que naît un premier sentiment d’indépendance chez les Africains. La Première Guerre Mondiale a en effet ruiné de nombreuses populations, et leurs représentants lettrés (à l’européenne) commencent à comprendre que malgré leurs efforts, les « quatorze points de Wilson » ne leur seront pas appliqués. Les premières sociétés anti-coloniales se créent alors. Ce sont d’abord des clubs d’intellectuels dans les capitales européennes et les grands centres coloniaux en Afrique, clubs composés aussi bien de « blancs » que de « noirs ». Tous en tout cas se différencient du peuple africain et tous ne désirent pas véritablement l’indépendance : ils veulent une représentation démocratique dans les métropoles et un semblant de pouvoir économique au niveau local.
Ces demandes sont refusées dans la majorité des cas. Les gouvernements européens comprennent toutefois que s’ils désirent garder leurs espaces coloniaux, après leur affaiblissement face à la montée des États-Unis d’Amérique, ils doivent investir en Afrique. C’est ainsi que naissent véritablement les premiers projets d’infrastructures sur le continent, couplés à des campagnes d’alphabétisation, de soin et de défrichement des terres. Le chemin de fer fait sa véritable apparition, comme au Congo (voir image). Le « sauvage » n’est plus un outil de travail, il devient un individu humain qui souhaite obtenir le même niveau de vie qu’en métropole.
Suivant ces volontés réelles d’investir, l’administration coloniale telle qu’elle est perçue par l’opinion publique contemporaine apparaît réellement à cette époque. Les colonies de peuplement, qui se concentraient principalement en Afrique australe, en Algérie et au Sénégal, se multiplient un peu partout : des diasporas européennes se forment dans les grandes villes africaines, formées de marchands et d’administrateurs. Ainsi, entre le traité de Versailles et la crise de 1929, on considère généralement cette période comme étant l’âge d’or des empires coloniaux européens en Afrique. Mais c’est aussi l’époque des naissances des mouvements anti-coloniaux, qui deviendront indépendantistes après la Seconde Guerre Mondiale.
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De la crise de 1929 au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale // 1929 - 1943
La crise de 1929 met fin à cet âge d’or colonial. En effet, lorsque les premiers effets se font sentir en Europe au début des années 1930 et notamment en France et en Grande-Bretagne, les conséquences sont dévastatrices. Les dettes s’accumulent, le chômage explose et les gouvernements sont instables. Ce manque de financement en Europe met fin aux grands projets en Afrique. Une dynamique assez simple et généralisée se met alors en place : par manque de financement public ou de capitaux privés, les entreprises exportatrices aux mains des Européens mais présentes en Afrique font faillite. Les responsables rentrent alors en métropole et les Africains, habitués à ce système depuis près de cinquante ans, se retrouvent pour la première fois de leur vie au chômage. Des manifestations très importantes ont alors lieu dans les principales villes coloniales africaines dans la deuxième moitié des années 1930 : elles sont durement réprimées. La première pierre indépendantiste dans les années 1920 fut intellectuelle et collaboratrice, la deuxième dans les années 1930 fut sociale et violente.
Ces mouvements ne réclamaient toujours pas l'indépendance et n'étaient pas joints par les clubs intellectuels toujours actifs. Les lettrés se servaient des manifestations comme un moyen supplémentaire de faire pression sur les pouvoirs coloniaux pour obtenir du pouvoir, tandis que les actions populaires réclamaient des emplois. C'est la conjugaison des deux (élites indépendantistes et masses violentes) qui fera naitre les premiers mouvements indépendantistes après la Seconde Guerre Mondiale.
Face à ces troubles assez peu relayés dans le monde, les réactions des métropoles et des pouvoirs africains locaux sont extrêmement variées. Certaines puissances coloniales, comme la Grande-Bretagne, réorganisent leurs administrations pour diminuer les coups de fonctionnement, intégrer un peu plus les populations locales et améliorer l'efficacité du contrôle des populations. D'autres gouvernements, comme dans la péninsule Ibérique ou au Benelux, décident de mutualiser leurs efforts pour continuer les investissements et garantir un système économique fiable mais coupé du libéralisme économique. L'Italie (puis Empire romain) emprunte une autre voie en terminant l'annexion de l’Éthiopie et en réprimant dans le sang tout mouvement protestataire supplémentaire ; la France réprime des bandes insurrectionnelles au Maroc. Enfin, les États africains les plus avancés tentent de se couper de plus en plus de la tutelle européenne avec des projets d'indépendance : l'Afrique du Sud réussit partiellement en imposant son projet interne d'apartheid, tandis que l’Égypte subit deux campagnes britanniques pour la remettre dans le droit chemin.
Ainsi, la crise de 1929 plante les premières semences de l'anti-colonialisme de masse, sur fond de pauvreté économique et de troubles sociaux. Les métropoles tentent par des moyens divers de juguler ces volontés dangereuses, de manière pacifique ou militaire. Toutefois, ces réponses furent brutalement remises en cause par l'invasion de la Yougoslavie par l'Axe en 1943, déclenchant la Seconde Guerre Mondiale.
Du déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale à la paix // 1943 - 1947
En 1943, l'Axe décide d'envahir la Yougoslavie. Par le même jeu diplomatique qu'en 1914, l'Europe et l'Afrique se retrouvent en guerre, opposant le bloc des Alliés à celui de l'Axe. En Afrique, la situation est assez claire : la majorité du continent est contrôlée par les Alliés, sauf pour l'Italie et l'Union ibérique qui ont rejoint l'Axe. Chaque camp dispose d'une force armée impressionnante, composée principalement d'Africains armés d'équipements datant de la dernière guerre, de quelques chars et avions.
On pourrait penser que les territoires de l'Axe se sont fait balayer par les forces franco-britanniques. C'est effectivement le cas en Afrique occidentale : dès janvier 1943, les Guinées ibériques sont conquises par la France, tandis que le Maroc succombe en juillet de la même année. Mais ce sont bien les deux seuls fronts où la domination alliée est évidente. En effet, dans la corne de l'Afrique, au Mozambique et en Angola, les combats sont beaucoup plus rudes et n'ont pas les effets escomptés. Les offensives alliées et les controffensives de l'Axe sont généralement des échecs, ne faisant progresser les lignes de front que de quelques kilomètres : les maladies, la méconnaissance du terrain et le manque d'équipement fiable font en général beaucoup plus de morts que les combats. En Éthiopie italienne, une première offensive italienne en juin 1943 se solde par un échec cuisant, et la réponse britannique en janvier 1944 met fin aux rêves coloniaux italiens par la prise d'Addis-Abeba en avril. En Angola et au Mozambique, le même scénario que dans la corne de l'Afrique se répète : les combats commencent en juin 1943 avant de stagner, tandis que la controffensive de l'Axe subit un revers déterminant. Mais la conquête des villes coloniales par les forces franco-britanniques sont très couteuses en hommes.
Globalement, les Alliés conquièrent les derniers reliquats des empires coloniaux de l'Axe en décembre 1944, après 18 mois de campagne militaire très coûteuse en hommes et peu en matériel. Encore une fois, ce sont principalement les soldats africains qui furent appelés au combat, et dans de nombreux cas pour des boucheries sans résultat. Les anciens territoires ennemis passent sous administration militaire et sont peu à peu mis à contribution dans l'objectif de la victoire, le 2 mars 1947.
De la paix au début à l’ère atomique // 1947 - 1950
Le 2 mars 1947, la Seconde Guerre Mondiale prend fin. Avec ses vingt millions de morts, c'est l'un des conflits les plus sanglants de l'histoire de l'humanité, impliquant des moyens militaires et civils sans précédents. De cette bataille sortent quatre grandes puissances. L'URSS est le premier gagnant de ce combat monumental en ayant fait tomber le monstre nazi. La France et le Royaume-Uni viennent ensuite : à la différence de la Première Guerre Mondiale, les affrontements se sont principalement déroulés en pays germanique et les destructions restent minimes sur les territoires alliés. Enfin, les États-Unis d'Amérique qui ont financé en sous-main l'effort de guerre des vainqueurs obtiennent, si ce n'est du prestige comme les autres, un énorme capital financier, industriel et technologique qui les font s'assoir à la table des gagnants. En 1947, les perdants sont jugés par l'Union soviétique, gérée par Staline, qui ne fait pas dans la demi-mesure.
En Afrique, l'Organisation des Nations Unies et les différentes conférences internationales qui suivent la fin du conflit décident de réorganiser les anciennes possessions de l'Axe (voir carte). Ces dernières obtiennent le statut particulier de mandat international sous autorité étrangère : ils sont donc gérés directement par une autorité coloniale alliée, sous surveillance de l'ONU. A la différences des mandats de la Société des Nations, la surveillance de l'ONU est beaucoup plus intense et un calendrier d'accès à l'indépendance doit être constitué. De ce fait, la France récupère l'ensemble des territoires ibériques en Afrique occidentale, ainsi que la moitié de la Libye. Le Royaume-Uni fait de même pour l'autre moitié libyenne, l'Angola, le Mozambique et le sud de la Somalie italienne. L’Éthiopie est restaurée dans ses frontières précédant la colonisation, récupérant ainsi un accès à la mer Rouge. Le Benelux obtient le Cabinda ibérique. L'Afrique du Sud refuse cependant de renoncer à son mandat en Namibie et repousse toutes les demandes de l'ONU en matière de surveillance.
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Ainsi, en 1947, les gouvernements européens alliés sont dans l'euphorie de la victoire et se voient déjà renouer avec un nouvel âge d'or colonial. Cependant, la réalité les rattrape rapidement. Les anciens intellectuels s'opposant à la colonisation deviennent des leaders de l'indépendance, encouragés soit par l'idéologie marxiste de l'Union soviétique, soit par l'auto-détermination des peuples garantie par l'ONU. Les masses, de plus en plus alphabétisées et ayant participé aux combats en Afrique ou en métropole, prennent conscience du fait que la tutelle coloniale devient une oppression lorsque leurs droits politiques, économiques et sociaux ne changent pas immédiatement après la fin du conflit. L'euphorie de la victoire laisse, en quelques mois, sa place au doute. A partir de 1948, les premiers mouvements politiques réclamant l'indépendance naissent, avec pour objectif affiché de se détacher de l'Europe.
Ces organisations restent toutefois encore des embryons, comportant quelques dizaines de membres dans les villes, mais elles grandissent de semaines en semaines, par la presse, la radio et les discours publics. Une autre difficulté s'ajoutent : dans ces partis, les responsables s'accordent tous à réclamer l'indépendance mais dans de nombreux pays, une branche marxiste s'oppose à une branche nationaliste et conservatrice.
Les partis demandant l'indépendance les plus avancés sont principalement au Maghreb, où des manifestations débutent dès 1948 mais furent réprimées dans le sang. Au Maroc, les autorités coloniales procèdent à l'arrestation du secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Ahmed Balafrej, et de son adjoint, Mohamed Lyazidi. De grandes manifestations de protestation se déclenchent à Rabat, Salé, Fès et dans d'autres villes du Royaume. Abderrahim Bouabid conduit la manifestation populaire de Salé. La manifestation est réprimée et il est arrêté et transféré à la prison de Laâlou à Rabat. En Algérie, à la suite de la mort de Ben Badis en 1940, de l'emprisonnement de Messali Hadj et de l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique l'indépendance de l'Algérie en 1948. L'Organisation spéciale apparait à la même époque et a pour but de rassembler des armes pour le combat. Hocine Aït Ahmed prend la tête de l'Organisation et continue à œuvrer pour l'achat des armes, se livrant à plusieurs attentats. En Tunisie, après la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants nationalistes inscrivent la résistance armée dans la stratégie de libération nationale. En 1949, un Comité national de la résistance constitué et dirigé par Ahmed Tlili désigne dix responsables régionaux chargés d’organiser des groupes armés strictement cloisonnés. En Libye, avec l'aide de l'ONU, la force franco-britannique d'occupation établit un calendrier d'accès à l'indépendance prévu pour 1952. Enfin, en Égypte, l'incompétence répétée du Royaume à se dégager de l'emprise britannique provoque d'importantes manifestations réprimées par la monarchie, avec la coopération des britanniques ; déjà, des officiers dans les forces armées complotent pour sortir du giron occidental.
Ces nouvelles résistances réclamant l'indépendance au Maghreb font le tour du continent assez rapidement, mais les Africains sentent bien que les puissances européennes ne sont pas prêtes à abandonner leurs empires coloniaux de sitôt. Cependant, les cas de l'Inde et de la Libye laissent une lueur d'espoir aux populations locales et le début de la guerre froide entre l'Union soviétique et les Occidentaux invite les puissances coloniales à s'interroger sur l'avenir du continent : faire la guerre à des révolutions marxistes couteuses en hommes et en matériel, ou organiser l'indépendance de pouvoirs démocratiques ? L'explosion de la première bombe atomique américaine le 20 août 1949 et celle franco-britannique le 20 octobre (en Algérie) ne font que complexifier encore plus ces enjeux.
Afrique du Sud :
En août 1939, l'Afrique du Sud adopte une nouvelle constitution, annonçant les prémices d'un régime inédit sur le continent africain : le pouvoir politique se concentre aux mains du Parlement, ce dernier étant composé qu'à 60% de députés blancs. Ce système communautaire fut le premier à assimiler le plus les non-Européens au processus démocratique. Le Parti national, soutenant cette réforme, obtint assez facilement la majorité législative met fut aussi applaudi dans l'ensemble de l'Afrique par les populations alphabétisées pour être à l'avant-garde de l'égalité entre les Blancs et les autres. Par la suite, d'autres réformes vont dans ce sens : les Noirs sont intégrés pleinement dans les forces armées et un statut spécifique est dessiné autour du Sud-Ouest africain (autogéré mais sous surveillance étroite de Pretoria). En septembre 1940, la première loi du système dit d'apartheid est adoptée : les différentes communautés doivent apprendre à évoluer de manière séparée. Les éléments communistes sont aussi pourchassés à cette même période. Ainsi, jusqu'en novembre 1940, l'Afrique du Sud est l'un des premiers pays au monde à considérer sa population africaine, à l'intégrer partiellement dans le processus démocratique et à lui proposer une politique de développement à part. Cependant, tout bascule en novembre 1940 lorsque le Premier ministre Barry Hertzog est assassiné par Nelson Mandela (depuis condamné et exécuté), élément radicalisé du Congrès National Africain. La réaction est sans appel : la constitution est amendée par le nouveau chef du gouvernement, Daniël François Malan, supprimant les députés, le droit de vote et la citoyenneté aux Noirs. Ces derniers sont aussi exclus des forces de sécurité et toutes leurs organisations politiques sont dissoutes. Dès 1942, les réformes libérales de 1939 sont abrogées et le Premier ministre Malan revient à un État exclusivement Blanc, conservateur et ségrégationniste. Le pays se détache aussi encore plus du Royaume-Uni, le dernier lien étant le gouverneur général dont le statut est honorifique. Par la suite, l'apartheid se renforce jusqu'en 1943 où la Seconde Guerre Mondiale éclate : l'Afrique du Sud rejoint les Alliés et participe aux combats au Mozambique. Jusqu'en 1947, le pays devient l'une de ces puissances qui ont réussi à tirer partie du conflit en aidant à l'effort de guerre des combattants. De ce fait, au moment de la paix, Pretoria a subi très peu de pertes mais a engrangé d'importantes sommes grâce au commerce, par rapport à sa puissance économique. Entre 1947 et 1950, c'est la situation en Angola et au Mozambique qui ont retenu le plus l'attention des dirigeants sud-africains : si, à l'Ouest et à l'Est, le Royaume-Uni respecte ses promesses d'indépendances faites à l'ONU, deux États dirigés par des Noirs vont faire leur apparition aux frontières de l'Afrique du Sud. Aussi, depuis la fin de la guerre, la politique d'apartheid commence à créer des problèmes à l'international : certains parmi les Alliés non-communistes, notamment les sphères d'intellectuels de gauche à Londres, voient d'un mauvais œil un régime raciste survivre après la Seconde Guerre Mondiale. Ainsi, ce sont les relations avec le Royaume-Uni qui deviennent complexes en 1950 : Albion vient d'obtenir la bombe atomique, mais elle fait pression par sa critique de l'apartheid et ses nouveaux mandats en Angola et au Mozambique. En Afrique du Sud, les Noirs se prononcent de plus en plus en faveur d'une politique pro-britannique, tandis que les Blancs cherchent à se détacher au plus vite de l'ancien suzerain.
Égypte :
La guerre a eu de multiples effets en Égypte : d’un côté elle a rappelé les invasions britanniques et la perte du Sinaï et du Soudan, a pu apparaître comme un combat inutile au profit des puissances européennes, a fait voir parfois une fragilisation des Empires coloniaux ; de l’autre elle fut l’occasion d’un combat commun avec Égyptiens et Britanniques, les pertes humaines ou financières furent relatives tandis que des efforts continuaient pour pousser l’Égypte vers l’industrialisation, le sol égyptien ne fut jamais franchi par les Italiens. Ainsi les modérés et neutres se vont de plus en plus rares, d’autant plus avec la crainte des Communistes et la fin des fascismes, le creuset est de plus en plus profond qui sépare d’un côté les pro- « Alliés » (qu’ils soient britanniques mais aussi français, américains ou bénéluxois) et les anti, spécifiquement anti-britanniques, réclamant un retour du Sinaï sous le giron égyptien et, chez certains officiers déjà repérés du temps de la guerre, une lutte armée pour renverser la monarchie.
Éthiopie :
Le Royaume d’Éthiopie est envahi par le Royaume d'Italie en novembre 1935. En l'espace de quelques semaines, le territoire passe totalement sous contrôle occidental. Une politique d'assimilation a lieu, les structures locales étant totalement détruites pour laisser place à un gouvernorat plus militaire que civil. Une économie d'exploitation prend forme, en utilisant abondant la main-d’œuvre locale. Cette politique très violente produit, en juillet 1942, des insurrections éthiopiennes dans la capitale et les hauts-plateaux, où une forme de guérilla s'organise face à l'oppression italienne. L'autorité coloniale en place poursuit les opposants et se livre à un massacre systématique de toutes les poches de résistance : en conséquence, ce sont près de 700 000 civils qui sont tués par l'administration italienne, avant que la Seconde Guerre Mondiale ne commence. L'offensive italienne sur les possessions britanniques en janvier 1943 est un échec cuisant et la controffensive britannique en janvier 1944 permet de casser les lignes fascistes et de prendre Addis-Abeba en avril. Haïlé Sélassié Ier revient au pouvoir quelques semaines plus tard. Entre 1944 et 1947, l’Éthiopie contribue à l'effort de guerre des Alliés et joint l'ONU dès sa création suite à la paix. Cependant, le pays reste une monarchie absolue où les partis politiques sont interdits, tandis que l'empereur a des vues sur la Somalie britannique, que l'ONU cherche à détacher l’Érythrée du Royaume et que les terres restent aux mains de grands propriétaires terriens. En 1950, à cause de ses frictions avec l'Empire britannique et de son soutien aux indépendances africaines, l’Éthiopie reste un pays non-aligné entre les deux blocs.
Libéria :
La situation sociale au Libéria n’a pas fait grand bruit ces dernières années ; pourtant la colère gronde du côté des autochtones aux conditions de travail imposées par les américano-libériens et ne disposant toujours pas du droit de vote. En 1945 avec la Président Tubman leur accorde ce dernier.
Territoires bénéluxois (Pays-Bas & Belgique) :
En octobre 1941 et face à la montée des tensions en Europe, le Royaume de Belgique crée une confédération avec le Royaume des Pays-Bas et le Luxembourg. Suite à la formation des Provinces-Unies du Benelux, le Congo passe sous autorité de la confédération. Dès la formation de cette dernière est décidé de créer le dominion du Congo : théoriquement, la métropole n'a plus le droit que de gérer les affaires étrangères et militaires du dominion ; dans la réalité, et par le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale en 1943, le pouvoir restait aux mains des Européens coopérant en permanence avec la métropole. Le gouvernement confédéral tenta au bout de quelques mois de remédier aux mauvais traitements infligés aux populations africaines par les autorités coloniales, mais peu fut fait au niveau local. Cette hypocrisie du Benelux (proclamer un dominion sans changer la situation réellement) provoqua d'énormes manifestations que seule la guerre sut calmer. La victoire en 1947 n'arrangea cependant rien du tout : la stagnation en Angola, qui fut débloquée que par l'aide britannique, provoqua des pertes importantes parmi les troupes africaines. Les soldats, rentrant chez eux et ne voyant pas leurs droits politiques augmenter dès 1947, commencèrent à former des clubs réclamant l'indépendance du Congo. Une instabilité générale s'installa assez rapidement, l'une des pires en Afrique après le Maghreb, empêchant toute prétention du Benelux d'administrer l'ancien Angola ennemi (le Cabinda est tout de même récupéré, au statut de mandat international sous autorité étrangère, à visée indépendantiste). En 1948, Joseph Kasa-Vubu crée la première formation politique (d'une dizaine de membres, certes) d'Afrique noire dont le but est l'indépendance : l'Alliance des Bakongo. Entre 1948 et 1950, les Provinces-Unies essaient de stabiliser le Congo mais l'ABAKO prend de plus en plus d'ampleur et certains parlent déjà d'un accès à l'indépendance, par les armes, dans les prochaines années.
Territoires britanniques :
Durant la guerre mondiale le Royaume-Uni est lourdement engagé, comme son allié français, sur le continent africain, usant de troupes auxiliaires indigènes pour combattre sur les multiples fronts, face aux territoires ibériques ou italiens jouxtant les siens : Mozambique, Angola, Afrique Orientale Italienne, Libye. Un mandat des Nations Unies est ainsi de la même façon octroyé pour le Mozambique, l’Angola et la Somalie italienne, dont le calendrier reste à fixer, ainsi que la Libye dont l'indépendance est prévue pour 1952. Depuis 1947 les fédérations d’Afrique Centrale et d’Afrique Orientale sont maintenues et relativement prospères ; les territoires en Afrique de l’Ouest de même ; seul le Soudan pour le moment fait montre de davantage de velléités, de par sa proximité historique avec une Égypte qui elle a été relâchée par Londres ou sa proximité géographique avec une Éthiopie allongée, pour laquelle des Soudanais se sont battus.
Territoires français :
A partir de juillet 1942 et face aux manifestations des dernières années dues à la crise économique de 1929, la République française décide d'agir dans ses colonies en Afrique pour stimuler les investissements et stabiliser la situation politique, après une campagne de pacification au Maroc dans les années 1930. Poursuivant son objectif d'assimilation depuis le traité de Versailles, ralenti par le krach de 1929, Paris redoubla d'effort pour rénover les infrastructures et exploiter les ressources immenses du continent africain. C'est ainsi qu'à l'aide d'entreprises à capitaux mixtes ou de compagnies publiques, la France a repris ses extractions de matières premières en Afrique pour les exporter en métropole, dans une optique purement coloniale. Une loi fut adoptée pour tenter de redistribuer une partie des bénéfices aux populations locales, mais face à la corruption des territoires concernés et aux incapacités de l'administration, peu fut effectivement donné aux Africains. En revanche, le Maghreb constitue un lieu de grands investissements économiques et sociaux : les grands projets publics tels que les chemins de fer ou la rénovation des ports furent bien lancés, avant de subir un ralentissement certain un an plus tard avec le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale. A l'aide de ses troupes coloniales, la France réussit à prendre de nombreux territoires à l'Union ibérique en quelques semaines, avant d'aider l'ami britannique plus au sud et sur le Vieux Continent. En 1944, l'Afrique passait totalement sous le contrôle des forces alliées et ce jusqu'en 1947. A partir de cette date, les différentes conférences internationales pour la paix puis l'Organisation des Nations Unies décidèrent d'octroyer une grande part des anciens domaines ibériques à la République française, sous le statut de mandat international sous autorité étrangère : Paris s'engageait alors à constituer des calendriers pour l'indépendance, à l'inverse des mandats de la Société des Nations. Le premier fut conclu avec la coopération des Britanniques pour la Libye, dont l'indépendance est prévue pour 1952. Les autres calendriers sont à constituer pour la Guinée-Bissau, le Sahara occidental, l'ancien territoire du Protectorat espagnol au Maroc et la Guinée équatoriale, ainsi que Cap-Vert et Sao-Tomé et Principe. Enfin, même si les investissements économiques réussirent à reprendre globalement dans l'Empire colonial français, les agitations au Congo, les projets d'indépendances dans les anciennes possessions ibériques et le retour de l’Éthiopie créent des mouvements politiques dangereux dans les grandes villes francophones : le Maghreb, majoritairement français, est le plus touché avec plusieurs organisations nationalistes, pacifiques et armées, qui n'hésitent pas à se livrer à des attentats face aux arrestations (voir la fin de la chronologie générale). Le premier essai nucléaire franco-britannique en Algérie démontre effectivement la puissance de Paris au monde entier, mais les volontés de liberté des Maghrébins sont de plus en plus pressantes, beaucoup plus qu'en Afrique subsaharienne.
Territoires ibériques (Espagne & Portugal) :
Entre les mois de mars 1934 et de janvier 1940, la République espagnole est déchirée par une guerre civile sanglante qui voit la défaite des forces républicaines et la victoire de l'insurrection andalouse, portant au pouvoir une junte militaire à la tête de l’État espagnol, dirigé par le général Jose Sanjurjo. Le Portugal subit lui aussi une guerre civile d'un an en 1939. Huit mois plus tard, et face aux dangers que représentaient les puissances alliées voisines et l'ogre communiste, l'Espagne et le Portugal décident de se réunir au sein d'une Union ibérique très décentralisée. Malgré les tentatives de rapprochement avec notamment l'adoption d'une loi fondamentale commune en juin 1941, les deux entités restent assez séparées et ce notamment en Afrique. Au mois de juillet 1941, le premier projet commun dans les deux empires coloniaux ibériques concerne le déplacement forcé de populations depuis la métropole jusqu'aux territoires de l'Empire ibérique : le souhait était de supprimer la pauvreté et les éléments perturbateurs en métropole pour accélérer le développement des colonies africaines. Malheureusement, sur les chiffres avancés par le gouvernement de l'Union, assez peu de familles furent réellement déplacées (on estime le total à 20 000 personnes) : ce sont en effet les gouverneurs coloniaux qui firent barrage, de peur de voir des milliers d'Espagnols et de Portugais débarquer sur leurs territoires et demander un niveau de vie équivalent à celui qu'ils avaient connu. C'était tout bonnement un suicide politique que ces administrateurs ne se risquaient pas de prendre. Toutefois, un bond économique fut observé jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale en 1943. Les divisions locales furent mobilisées, avec de nombreux Africains et assez peu d'équipement : la résistance fut toutefois assez héroïque en Angola et au Mozambique, les Alliés mettant plusieurs mois avant de pouvoir percer les lignes ibériques en 1944, date à laquelle l'Axe était définitivement rejeté du continent africain. Entre 1944 et 1947, les territoires conquis passent sous l'administration militaire franco-britannique, avant d'être traités par les conférences internationales de la paix. Le Portugal et l'Espagne sont à partir de cette date définitivement exclus de l'Afrique, politiquement et économiquement. Leurs anciens territoires deviennent des mandats internationaux sous autorité de la France, du Royaume-Uni ou du Benelux, à visée indépendantiste.
Territoires italiens :
Le Royaume d'Italie conquiert l’Éthiopie en novembre 1935 (voir le résumé éthiopien pour plus de précisions). Dans son autre possession, en Libye, Rome décide tout d'abord d'adopter une politique différente de celle pratiquée dans la corne de l'Afrique. Dès le début des années 1930, un véritable plan industriel est soutenu par le gouvernement : des usines d'armement assez modernes se développent sur la côte. Cette industrie naissante suit celle de l'exploitation de matières premières, et notamment du pétrole. Les infrastructures sont modernisées, des coopératives agricoles sont créées dans le respect des organisations claniques locales et des colonies de peuplement font leur apparition au bord de la Méditerranée. Toutefois, il faut aussi noter la création de camps de travail pour prisonniers politiques aux frontières du Sahara. Enfin, le Royaume d'Italie tente plusieurs fois d'influencer en sa faveur son voisin égyptien, mais les deux interventions britanniques empêchent tout approfondissement. Après la défaite en 1947, l'Italie sort définitivement de l'Afrique, aussi bien politiquement qu'économiquement, pour être remplacée par les forces franco-britanniques. La Libye tombe sous administration franco-britannique, et un calendrier est constitué poussant l'indépendance du pays en 1952.
Dernière édition par Vautour le Sam 23 Sep 2017 - 15:53, édité 1 fois
Vautour- Grand Consul
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AMÉRIQUEAmérique du Nord
Canada :
Le Dominion du Canada sort, aux côtés des Alliés, vainqueur de la Guerre. Bien que son rôle reste mineur du fait de sa distance, le Canada est reconnu tout de même comme victorieux de cette guerre où il ne perdra que peu de soldats. Au cours de cette guerre, le Canada est aussi une terre d’accueil, allemands, polonais ou juifs fuient les tensions du vieux continent pour rejoindre le Canada qui apparaît aux yeux du monde comme un pays paisible où il fait bon vivre. L’effort de guerre quoique faible a tout de même boosté l’économie et à la fin de la Seconde Guerre Mondiale le Canada possède une armée solide.
Reste que cette guerre a mis encore en avant les tensions existantes entre le Canada anglophone et le Québec. Ce dernier tombe d’ailleurs dans ce qui est appelé la « Grande Noirceur ». Durant cette période, la société québécoise connaît des mutations profondes, à l’instar des autres sociétés occidentales : exode rural, émergence de la classe moyenne, urbanisation, prospérité économique, conflits ouvriers, apparition de la télévision, renaissance intellectuelle du roman et de la poésie, expansion des universités et des bureaucraties, naissance d’une nouvelle intelligentsia. Ces changements conduisent à la constitution d’un nouvel espace idéologique, et à diverses revendications libérales de la part d'une nouvelle génération d'intellectuels. Un sérieux mouvement indépendantiste de tendance socialiste/communiste prend une part importante dans la vie politique québécoise.
Par ailleurs, le Canada s’émancipe de plus en plus de l’influence britannique grâce notamment à des courants culturels défendant une culture proprement canadienne soutenue en partie par le Québec. En 1949 la Terre Neuve rejoint la Confédération Canadienne en tant que 10ème province.
États-Unis :
La politique étrangère américaine est orientée d’abord vers l’Asie, vue comme le futur des intérêts économiques américains face à une Europe ravagée et inconsciente. Pour autant, évidemment, Washington continue de porter son regard partout en Amérique, du Mexique au Chili, faisant pression sur la « Triple-Entente Latine » lors de la Guerre du Chili pour mettre rapidement un terme à celle-ci. De plus, les États-Unis ne rechigne pas non plus à aider au développement des États européens les plus ravagés, le spectre communiste n’ayant jamais autant hanté le Vieux Continent et Rome, Madrid, Lisbonne, ne pouvant simplement être laissées pour mortes : c’est là le but du « Plan de Rétablissement Européen ». Dans le même temps, le Nouveau Monde connaît lui aussi des soubresauts rouges : à San Francisco, Boston, Chicago, les Communistes font des morts de San Francisco des années plus tôt des martyres, de son histoire un mythe, de l’utopie communiste un rêve à portée de main que la Russie a su concrétiser, elle qui a affronté et fait s’effondrer le nationalisme nazi. La majorité du peuple américain préférant la stabilité, il reconduit Wendell Willkie pour un second mandat. Malgré que l’atmosphère économique reste bonne, les tentatives de réformes sociales sont bloquées par le Congrès comme il l’avait fait pour bien des mesures du New Deal.
Les Philippines deviennent indépendantes en 1947, dans un calme relatif. La présence militaire maintenue depuis des décennies des Etats-Unis au Nicaragua et à Haïti, est parallèlement fortement contestée.
En 1948, lors des primaires aussi bien démocrates que républicaines, un renversement idéologique se produit à nouveau avec un retour des courants historiques. Les républicains retournent à leur vieille habitude conservatrice et isolationniste qui s’incarne en Robert Taft tandis que les démocrates nominent un progressiste en la personne de Adlai Stevenson. Après des résultats particulièrement serrés, c’est le démocrate Adlai Stevenson qui remporte les présidentielles, mettant fin à l’hégémonie républicaine vieille de 8 ans. Ce dernier souhaitant rompre le laissez-faire aussi bien social qu’économique des dernières années, met sur pied dès son élection une commission indépendante et bipartisane chargé d’étudier et de faire des recommandations au gouvernement fédéral concernant l’établissement d’un système de sécurité social.
Le 20 août 1949, les Etats-Unis d’Amérique annoncent au monde que dans le désert du Nevada une nouvelle arme vient d’être testée : l’arme atomique. La bombe, d’une puissance phénoménale et jamais vue jusqu’à présent, explose à 5h45 du matin.
Mexique :
Francisco José Múgica reste à la tête du pays jusqu’en 1946, date à laquelle Miguel Alemán Valdés lui succède. Le Parti de la Révolution Mexicaine devient le Parti Révolutionnaire Institutionnel. Valdés poursuit la lignée de ses deux prédécesseurs cherchant à stabiliser le système agricole, à y satisfaire les mécontents, tout en lançant des programmes d’industrialisation du pays : il améliore la productivité de l’industrie pétrolière nationalisée, fait construire un réseau ferroviaire moderne. Pour autant, Valdés ne se lance pas non plus dans un bras de fer face aux États-Unis mais cherche au contraire à se rapprocher de Washington, pour ses capitaux mais aussi car craignant de perdre une sympathie évanescente chez les ouvriers et paysans au profit des Communistes agissant non loin en Amérique.
Territoires britanniques :
En 1949 le Territoire de Terre-Neuve, après référendum, est officiellement intégré au Dominion du Canada. Les Bermudes restent quant à elles britanniques.Amérique du Sud
Amérique Centrale (Guatemala / El Salvador / Honduras / Nicaragua / Costa Rica / Panama) :
Au Guatemala, le dictateur Jorge Ubico, « vassal » des Américains qui avaient laissé la United Fruit Company s’incruster plus encore dans l’économie du pays, est destitué en 1944 par un soulèvement populaire mené par Juan José Arévalo qui devient Président du pays et l’est toujours, amorçant une période de libéralisation, de réformes sociales, de stabilisation politique.
Au Salvador, le Général Maximiliano Hernandez Martínez a mené sa politique dictatoriale - quoique toujours étroitement surveillé par les États-Unis - jusqu’en 1944, avant sa fuite, puis la destitution du Général Andrés Ignacio Menéndez au profit du Général Salvador Castaneda Castro, et enfin un nouveau coup d’État militaire (branche rénovatrice de l’armée) ayant mis en place depuis 1948 un Conseil de Gouvernement Révolutionnaire.
Au Honduras c’est encore un général, Tiburcio Carias Andino, qui s’est maintenu au pouvoir jusqu’en 1948, année durant laquelle sous la pression populaire et américaine des élections furent ouvertes menant Juan Manuel Gálvez au pouvoir.
Au Nicaragua, influencé par les généraux et dictateurs d’Amérique centrale et latine, sans doute, le Président Somoza avait fait part en 1938 de sa volonté d’allonger son mandat. Il a fini par s’imposer dans le pays et avec lui son régime autoritaire, toujours en place. Il n’en reste pas moins, comme tant de dictateurs utiles, proche des Américains dont les troupes d’occupation, quoique minimisées, n’ont toujours pas été retirées du pays.
Au Costa Rica le Président Rafael Ángel Calderón Guardia instaure des réformes fondamentales instaurant un véritable État-providence, et est réélu en 1944 de justesse. En 1948, toujours Président et réélu dans des circonstances floues, il fait face à de violents combats urbains menés par José Figueres Ferrer, principale figure d’opposition qui organise la Légion Caribéenne. Pourtant Figueres se retrouve rapidement en difficulté après deux mois de lutte tandis que Calderon, par des relations et la fidélité de la plupart des branches armées, parvient à le défaire au prix d’une alliance avec des milices communistes qui disposent donc toujours d’une certaine influence sur les couches basses du pays.
À Panama enfin, Ricardo Adolfo de la Guardia arrive à la présidence en 1941 suite à un coup d’État propulsé par les Américains; puis lui succède Enrique Adolfo Jiménez jusqu’en 1948. Domingo Díaz Arosemena devient Président, mais meurt d’une crise cardiaque. Le vice-président prend sa charge et y est toujours, après avoir évité un coup d’État du Chef de police Remón, grâce au soutien, toujours, de Washington.
Argentine :
Le putsch raté du 4 juin 1943 maintient l’Argentine dans son autarcie et une période « infâme » qui continue de plus bel, faute de soutien populaire assez solide pour permettre à de nouveaux officiers de tenter une prise de pouvoir. Tandis que la menace d’une guerre avec le Japon est totalement dissoute et avec elle les influences américaines, Ramon Castillo profite de l’occasion manquée pour mener d’importantes purges dans l’armée et la sphère politique, ne cherchant que des fidèles purs et durs et devenant de plus en plus paranoïaque. Avec la guerre en Europe il en profite pour détacher son pays de plus en plus de l’influence britannique, notamment sur son économie, en profitant pour nationaliser plusieurs compagnies étrangères ou déclarer l’annulation pure et simples des accords de 1930, purger la Banque Centrale. La dérive se veut de plus en plus forte lorsque les emprisonnements d’opposants politiques, des chefs de parti aux propriétaires de journaux, se multiplient, tandis qu’en parallèle Castillo tente de grossir le Régiment des Grenadiers Montés pour en faire un corps indépendant de l’armée lui obéissent au doigt et à l’oeil.
En 1944, Castillo refuse de céder la présidence, arguant qu’en période de guerre à grande échelle partant de l’Europe, et un an seulement après la tentative d’un coup d’État, il n’est pas temps pour lui de rendre le tablier. La population est outrée : un président qu’elle n’a pas élu décide au nom d’une guerre dans laquelle l’Argentine n’est pas engagée de ne pas se soumettre aux élections. Sous la pression, il est forcé d’en organiser, mais comme de bien entendu une fraude massive empêche de considérer précisément quel est le vainqueur véritable, par-delà l’annonce que Castillo a reçu une large majorité.
Toute l’année 1945 est marquée par les contestations, des grèves, voire des révoltes, notamment les « événements de Rosario » durant lesquels 28 manifestants sont tués par la police. Tentant de s’appuyer sur un soutien de l’armée, Castillo se lance aux côtés de la Bolivie dans la guerre contre le Chili, formant la « Triple-Entente Latine », mais l’opération précipite sa chute : les succès militaires sont sérieux, mais les pertes importantes tandis que l’armée se rend compte de son pouvoir et voit plusieurs portes s’ouvrir pour elles dans le monde politique argentin.
[Cf. Chili pour la Guerre du Chili]
En hiver 1946, le colonel Juan Perón parvient avec le Groupe des Officiers Unis à mettre la main sur le Président et mettre fin à sa dictature qui s’installait peu à peu. Toutefois il fait face à des loyalistes solidement ancrés, notamment vétérans de la guerre contre le Chili, si bien que de violents combats éclatent rapidement dans la capitale pour en prendre possession, avec la marine restant loyale. Perón conservera le pouvoir et parviendra à vaincre ses adversaires, mais cet épisode lui vaudra une certaine méfiance vis-à-vis de l’armée et un resserrement, plus que prévu, du pouvoir autour de sa personne.
Une élection est immédiatement organisée qui le porte au pouvoir malgré l’hostilité des Américains en 1947, lui permettant de légitimer son autorité, constituer son gouvernement et établir une politique intérieure visant progrès social et amélioration des conditions des ouvriers; une politique extérieure fondée sur l’indépendance des États-Unis et du Royaume-Uni.
Bolivie :
Sorti victorieux de la Guerre du Chaco contre le Paraguay, qui voit la Bolivie s’imposer en Amérique du Sud comme une nation disposant de certaines capacités militaires, le Président Daniel Salamanca Urey connaît un pic de popularité sans précédent. Pour autant, son programme d’austérité n’est pas oublié, mais les contestations ne sont pas assez fortes pour que de forts mouvements soient tentés contre un homme qui, d’ailleurs, a la confiance de son armée. Réélu en 1935, il garantit par sa longue présidence et une économie qui doucement reprend son chemin une stabilité à un pays qui n’avait connu jusque là que des suites de juntes et coups d’État.
Son successeur, Enrique Hertzog, du même Parti et Ministre de la Guerre pendant la Guerre du Chaco adulé, cherche à temporiser les relations diplomatiques de la Bolivie : avec le Brésil et l’Argentine, les deux géants qui le bornent au nord et au sud et l’ont indirectement soutenu par leur inaction lors de la guerre contre le Paraguay; avec le Pérou, en vue de se trouver un allié à l’ouest et d’effacer les rancoeurs des anciennes guerres. L’objectif de ces courbettes est, à terme, en se fondant sur les succès militaires de la Bolivie de 1934, d’obtenir par les armes un accès à la mer détaché du Chili, d’Arica à Iquique.
[Cf. Chili pour la Guerre du Chili]
En 1947 le Président Enrique Hertzog abandonne le Parti Républicain Guenine et fonde le Parti de l’Unité Socialiste Républicaine, avec Urey, union de leur ancien Parti avec le Parti Socialiste Républicain, le Parti de l’Unité Socialiste et le Parti de l’Indépendance Socialiste, d’inspiration social-démocrate, à la fois anti-fasciste et anti-communiste. Mamerto Urriolagoitía, son successeur, emporte les élections la même année.
Brésil :
Le Brésil suit son petit bonhomme de chemin sous la direction autoritaire mais non moins sympathique de Getúlio Vargas, qui gère l’Estado Nuovo d’une main de fer et laisse en dehors des confits européens, préférant s’attacher à se rapprocher des États-Unis. Si le Brésil n’était pas engagé le spectre de la guerre qui se déroulait semblait tout à la fois toucher évidemment l’économie brésilienne mais paralyser les consciences politiques, atténuant les critiques visant un Vargas apprécié et qui avait continué tout le long des années 1943 et 1944 à investir pour le développement du pays. En février 1946 néanmoins plusieurs généraux, voyant la fin de la guerre en Europe se profiler suite au Traité de Madrid officialisant la fin de l’Union Ibérique et de Salazar, tentent de mettre fin à la mainmise autoritaire du leader par un coup d’État, considérant le symbole fort et l’occasion parfaite pour une chute du jumeau de l’État Nouveau portugais. La tentative échoue : infiltrés, les putschistes ne parviennent à prendre possession de la résidence de Vargas et connaissent plusieurs trahisons au sein de leurs propres rangs.
Les têtes et figures miliaires du mouvement de contestation étaient arrêtées, mais une base perdurait dans les milieux populaires qui se sentaient lésés, malgré les investissements et les tentatives de redressement, si bien que durant plusieurs mois Vargas peina à redresser tout à fait son autorité. Carlos Lacerda fut arrêté de nouveau, de nombreux opposants emprisonnés voire pire encore, dans le secret; à Sao Paulo une nouvelle Révolte Pauliste éclata, violent conflit intérieur amorçant quasiment un climat de guerre civile tandis que les partisans de Vargas se radicalisaient pour se constituer en milices.
Le Ministre de la Guerre Dutra avait des plans pour le Brésil : si fidèle à Vargas jusqu’à maintenant et donc peu approché, la tentative de coup d’État et les révoltes paulistes mais aussi éclatées à Rio et Salvador, lui paressèrent l’occasion de se placer au devant de la scène. En septembre 1946 la Colonne Dutra est créée dans le secret avec des officiers respectant le Ministre qui annonce son objectif de mettre à terme à l’Estado Nuovo au profit d’une République démocratique : pour autant la tentative de Dutra échoue à son tour, d’après certains grâce à des informations prodiguées par les Américains.
Vargas, en 1949, est donc toujours à la tête du même Brésil que dans les années 30 et 40 : un gouvernement autoritaire, centré autour de sa personne, qui commence à dresser une dynastie avec la nomination de Benjamim Vargas, frère du leader, au Ministère de la Guerre, mais aussi un mouvement de décentralisation progressif à la fois politique et économique visant l’apaisement des tensions internes. Le Brésil, toujours soucieux de rester neutre dans les affaires européennes, s’est nettement rapproché de l’Argentine avec l’ascension de Perón.
Caraïbes (Cuba / Haïti / République Dominicaine) :
Cuba se développe de manière prospère durant la dernière décennie, profitant d’une position géographique avantageuse, d’un éloignement des conflits européens, de partenariats avec les États-Unis, surtout à l’ouest de l’île. Ramón Grau San Martín, battu par Fulgencio Batista durant les élections de 1940, prend sa revanche en 1944 et devient président de la République; puis 4 ans plus tard Carlos Prío Socarrás, toujours du Parti Authentique. Le gouvernement reste sujet à de nombreuses critiques de corruption et de fraude.
Sur l’île d’Hispaniola il se passe bien des événements. Rafael Leónidas Trujillo, allié des Américains, maintient sa complète emprise en République Dominicaine, dédiant un cinquième de son budget à l’armée, instaurant une dictature et un culte de la personnalité, une police secrète. À Haïti les troupes américaines occupent toujours le pays, malgré les violentes contestations des habitants, tandis que Sténio Vincent est élu président en 1930 président. Si son programme reposait sur le retrait des troupes américaines, il se montre plus complaisant lorsqu’il s’agit d’utiliser l’appui des États-Unis pour repousser des manifestants et asseoir son pouvoir.
Si Trujillo fonde sa politique sur un « anti-haïtiannisme » virulent incitant indirectement au traitement injustifié des civils haïtiens en République Dominicaine, il craint aussi la présence américaine dans l’autre bout de l’île, solidement maintenu et n’hésitent pas à faire feu sur les manifestants. Lors du « scandale Roosevelt » les manifestations à Haïti se font plus fortes encore mais l’administration américaine reste muette : 12 morts sont encore à noter à Port-au-Prince. Au contraire, lorsque la guerre mondiale éclate, les États-Unis se voient forcés de multiplier les démonstrations de force pour s’assurer que l’île restera comme ils l’entendent : des opposants de Vincent sont embarqués vers les États-Unis et exilsés; en février 1944, alors que Trujillo fait exécuter 6 Haïtiens soupçonner de crimes contre l’État sur de fausses preuves, en provocation, des Marines sont rassemblés aux frontières, calmant quelque peu ses ardeurs.
Parallèlement, Sténio Vincent se maintient : acceptant le duel face à Trujillo, il purge son administration, profite d’aides américaines pour améliorer son armée, instaure une police secrète, et devient quasiment un dictateur jumeau de celui qu’il déteste et qui le déteste en retour. Le bras de fer est enclenché entre les deux alliés des États-Unis depuis.
Chili :
Le Chili durant la guerre conserve de bonnes relations avec les puissances de l’Axe, notamment l’Italie ou l’Union Ibérique, tout en recevant avec amitié les réfugiés espagnols de la guerre. Le Président Juan Antonio Ríos maintient donc une neutralité parfaite malgré les accords passés avec certains Alliés, la menace japonaise éloignée, mais doit faire face à de toujours plus amples problèmes économiques qui clouent le pays au sol (chute des cours mondiaux du cuivre).
Les revendications territoriales de Cerda, ancien président chilien, notamment sur les Shetland du Sud, sont maintenues par son successeur, élevant un peu plus les tensions diplomatiques avec l’Argentine. Lorsque Rios démissionne à cause de problèmes de santé en juin 1946, une période d’horreur s’ouvre pour le Chili : le Président bolivien profite du moment pour passer à l’attaque, revendiquant un accès à la mer, dernière étape pour la constitution d’une véritable Grande Bolivie.
L’état-major bolivien misait sur une victoire rapide : des troupes de montagne bien entraînées se lançant dans les Andes jusqu’aux côtes pour capturer les villes et villages revendiqués. Les troupes chiliennes sont pourtant bien moins à la traîne qu’escompté et se défendent vigoureusement contre des Boliviens détachés en plus grand nombre, mieux équipés, mieux entraînés par les guerres passées, en témoigne la bataille de Camiña durant laquelle les Chiliens infligent de sérieuses pertes à leurs adversaires avant de devoir retraiter. Ils perdent en effet, malgré tout, du terrain rapidement; d’autant plus que se constitue alors la « Triple Entente Latine ».
Après deux semaines de conflit entre Bolivie et Chili, le Pérou décide de s’engager aux côtés de la Bolivie : le Président espère ainsi concentrer l’attention sur le danger extérieur, et consolider une alliance avec une Bolivie puissante disposant de l’appui du pilier argentin. En effet la République Argentine de Castillo en profite pour déclarer la guerre à son tour, poussant plus loin son soutien déjà indirect, dans le but de prendre possession de l’ouverture est du Détroit de Magellan ou des îles Lennox, Nueva et Picton au sud.
L’entrée dans le conflit du Pérou et de l’Argentine change considérablement la donne : le Chili doit faire face aux attaques côtières du nord, du sud, à deux marines bien équipées, à une aviation supérieure. Après un mois de conflit seulement en complément, le Chili est militairement écrasé, mais diplomatiquement plus actif que jamais; les sièges de Calama et Iquique sont meurtriers, mais les Chiliens tiennent bon, tandis que les États-Unis menacent le Pérou et l’Argentine d’une intervention si les hostilités ne cessent pas rapidement, de même que le Royaume-Uni, lié au Chili par un pacte de défense et craignant pour la sécurité des Falkland - cela lui vaudra une baisse toujours plus forte dans l’opinion publique de l’Argentine.
C’est de nouveau à Rio de Janeiro, malgré l’inaction diplomatique du Brésil empêtré dans ses troubles internes, que se déroule une rencontre multipartite pour formuler une paix devant donner leurs gains aux vainqueurs sans humilier le vaincu. Une bande de terre contenant Arica est accordée au Pérou; un droit à détenir un accès à la mer est accordé à la Bolivie, qui avec une bande de terre coupant désormais le Pérou du Chili; les îles et terres envahies par l’Argentine lui sont accordées. Les États-Unis tirent profit du « Protocole de Rio » en assurant au Chili une aide financière conséquente pour sa reconstruction contre une mainmise sur la quasi-totalité des exportations de cuivre et de salpêtre, au prix fixé par Washington.
Le Président provisoire Alfredo Duhalde démissionne à la suite de la signature de l’accord, laissant place à de nouvelles élections. Les Communistes profitent de ce moment d’instabilité grandissante et de honte ressentie par tous les Chiliens devant et la coalition qu’ils ont affrontée, et l’abandon par les grandes puissances. Se détournant de ces derniers ce fut Gabriel González Videla, toujours du Parti Radical, qui fut toutefois bien élu : néanmoins très rapidement considéré comme trop inamical par les États-Unis, ceux-ci soutinrent en sous-main le Général Carlos Ibañez lors d’un coup d’État par lequel il parvint, avec le soutien d’une armée désillusionnée, à prendre le pouvoir en mars 1947. Sa première action en tant que président fut d’expulser les Communistes de la sphère politique et d’interdire le Parti; les grèves de syndicalistes furent durement réprimées par des soldats aux ordres, tandis qu’un gouvernement autoritaire se profiler ainsi à l’horizon. En 1948 la dictature se maintient et se consolide, la lutte dans la rue pour le soutien populaire se faisant sur fond de répression de l’opposition, plusieurs têtes de file du Parti Radical lui-même étant emprisonnées. En 1949 le gouvernement chilien investit beaucoup dans la construction de bases dans les îles Shetland, dont le statut n’a pas été convenu lors de l’accord de Rio et que le Chili continue de revendiquer, avec la Base navale Capitán Arturo Prat ou la Base General Bernardo O'Higgins. Par ailleurs Ibañez réclame la reprise du contrôle de la totalité du Détroit de Magellan, dont la souveraineté chilienne est reconnue par l’Argentine depuis 1881, mais Perón ne lui prêta jusqu’à maintenant pas une oreille attentive.
Colombie :
Après avoir été rejointe par le Venezuela dans la guerre contre le Pérou, la Colombie a fondé une alliance solide avec son voisin, suivant ainsi au niveau idéologique, parmi ses habitants, des sentiers semblables : les Communistes ont entamé de plus en plus d’opérations de propagande, des entreprises d’éducation populaire, mais aussi d’amorçage de lutte armée. Le Président Alfonso López Pumarejo est toutefois réélu en 1942, d’autant que l’économie colombienne continue de se porter convenablement. En 1946 son successeur Adán Arriaga Andrade continue ses projets, le commerce de la banane et du café repartant de plus bel avec l’arrêt de la guerre, mais est forcé de faire des concessions qui ne plaisent pas toujours, notamment sur la réforme agraire de 1936 qu’il modifie. Avec l’arrivée de réfugiés communistes colombiens et l’influence toujours active du Parti Communiste du Venezuela, le Parti Communiste Colombien de Gilberto Vieira White reste très important dans le pays.
Équateur :
Après la défaite contre le Pérou, l’Équateur tente de se relever autant que faire ce peut. José María Velasco Ibarra devient Chef Suprême en 1944 contre Carlos Arroyo del Río, leader du Parti Radical qui l’avait emporté aux élections contre lui en 1940; puis est renversé par son Ministre de la Défense Carlos Mancheno, lequel est à son tour destitué en 1947 au profit, à terme, de Mariano Suárez Veintimilla. Celui-ci convoque un Congrès extraordinaire nommant Carlos Julio Arosemena Tola vice-président - lequel devient président suite à la démission rapide de Veintimilla, charge qu’il exercera un an. À la suite de ce formidable tango de dirigeants c’est finalement Galo Plaza Lasso qui est élu durant les élections de 1948, du Mouvement Civique Démocratique National.
Paraguay :
Après la défaite cuisante contre la Bolivie, le Paraguay se remet difficilement. Le Président Eusebio Ayala est rapidement déposé par un coup d’État; deux intérimaires se succèdent à cette charge jusqu’à José Félix Estigarribia, qui meurt dans un accident d’avion. Higinio Morínigo Martínez, théoriquement intérimaire à son tour pour deux mois, convertit cette nature provisoire en 2 ans de mandat tout en s’assurant une mainmise sur le pouvoir, interdisant les partis politiques. En 1946 néanmoins, il s’allie avec le Parti Révolutionnaire Fébrériste et le Parti Colorado, tandis que les grèves se multiplient et que l’armée, quoique fidèle, commence à faire défection : les Colorados, des milices, l’aident à se maintenir.
En 1947 les Fébréristes quittent la coalition pour rejoindre Libéraux et Communistes contre le gouvernement, entamant la guerre civile paraguayenne avec ces forces, une rébellion violente visant la prise de pouvoir. Si l’Argentine se voulait au départ relativement neutre, revenant d’une guerre et se méfiant de Morínigo, elle finit par le soutenir, quoique tardivement, par crainte redoublée de la menace communiste, le Parti Communiste Paraguayen gagnant en importance à mesure que les jours passent. Ce ne sera qu’en novembre que le gouvernement finira par l’emporter.
Morínigo règne sur un tas de cendres, et a survécu grâce au soutien argentin : l’élection présidentielle est autorisée pour 1948 mais il cherche toutefois à conserver le pouvoir par un coup d’État, qui échoue. De nouveau les présidents intérimaires et déposés font se relayer, jusqu’à l’arrivée de Federico Chávez en 1949.
Pérou :
Après la guerre contre la Colombie qui se termine par un relatif échec, le Président Oscar R. Benavides continue sa présidence même une fois le mandat accordé par le Congrès terminé, pour se retirer en 1939 (n’ayant pas apprécié les résultats des élections) au profit de Manuel Prado Ugarteche. En 1944 a lieu une guerre contre l’Équateur qui s’annonçait déjà depuis 3 ans avec des accrochages frontaliers récurrents : le Pérou mène rapidement la danse, occupe El Oro, Loja, puis sous l’égide des États-Unis, du Brésil et de l’Argentine accepte de se rendre à la table des néogicaitons. Le protocole de Rio lui reconnaît une zone de plus de 200 000 km2, fait céder au Pérou 18 552 km2 de territoire équatorien et à l’Équateur 5 072 km2 de territoire péruvien.
Le Pérou, victorieux et revigoré, sort néanmoins de la guerre avec des pertes et une économie affaiblie. De même que toutes les nations d’Amérique du Sud, le Pérou ne déclare pas la guerre à l’Axe mais fait montre de sympathies à l’égard des Alliés. Les élections de 1945 font arriver José Luis Bustamante y Rivero au pouvoir, qui gouverne le Pérou avec un étrange légalisme, tandis qu’il reprend le contrôle des finances et de l’armée.
Pour autant de plus en plus contesté, celui-ci revient rapidement sur les mesures rapides et peut-être trop peu savourées qui lui avaient valu une admiration populaire lors des premiers jours de son mandat. Les conflits contre la Colombie, le Venezuela, l’Équateur n’est pas loin, les contre-coups économiques de la guerre européenne se ressentent quelque peu, mais surtout la Bolivie entre en guerre contre le Chili durant l’été 1946 avec l’appui de l’Argentine, plaçant le Pérou dans une situation délicate : au nord, trois pays lui sont hostiles; au sud, deux pays sont en guerre. Seul le Brésil à l’est pourrait être un allié confortable, mais en proie à des troubles internes.
[Cf. Chili pour la Guerre du Chili]
La victoire militaire du Pérou couplée à une situation économique stable, permettent à José Luis Bustamante y Rivero de jouir d’une popularité sans précédent dans le pays, maintenant le soutien de l’Alliance Populaire Révolutionnaire Américaine.
Territoires européens :
Rien n’a changé pour les territoires européens en Amérique du Sud (à savoir les îles franco-britanniques des Caraïbes, les Guyanes franco-anglo-bénéluxoises, ou les Falkland britanniques).
Uruguay :
Après les élections de 1942, Juan José de Amézaga du Parti Colorado devient Président de l’Uruguay. Il rétablit l’ensemble des droits supprimés par le dictateur Terra. Luis Batlle Berrres, lui succède, toujours du Colorado. Il entame une politique de nationalisation des compagnies étrangères, notamment dans le secteur du transport.
Venezuela :
En 1943 et 1944, de violents mouvements de contestation étaient déjà apparus au Venezuela sous la présidence de Isaías Medina Angarita, appelant à l’insurrection populaire et au détachement de l’influence des impérialismes occidentaux. Le gouvernement en place peine à se faire entendre : face à l’Action Démocratique d’un côté et les multiples groupuscules d’obédience marxiste de l’autre, le territoire vénézuélien se retrouve de plus en plus morcela, avec une perte de contrôle de l’intérieur des terres par l’armée.
L’état de siège, proclamé début 1944, ne change pas grand chose à cet état de fait : les Communistes, sans doute financés de l’extérieur, n’ont plus beaucoup de respect pour l’alliance organisée avec Angarita en 1941. Rodolfo Quintero, figure du Parti Communiste du Venezuela, parvient petit à petit à fédérer des mouvements disparates.
Angarita, jouant sur deux tableaux, à la fois le rapprochement des Alliés et l’entretien de bonnes relations avec l’Union Soviétique, n’était finalement véritablement soutenu ni par l’un ni par l’autre, ce qui lui valu rapidement une éviction menée par Rómulo Betancourt, qui organisa des élections présidentielles installant Romulo Gallegos à la tête du pays en 1946. Or Gallegos ne put obtenir la majorité que grâce au soutien de l’Union Populaire Vénézuélienne, c’est-à-dire Quintero, qui fut gratifié par un titre de Vice-Président et l’entrée de plusieurs Communistes dans le gouvernement. Après 4 ans d’une cohabitation relativement pacifique durant laquelle Gallegos dut faire avec cette force politique nouvelle et présente à ses côtés, de nouvelles élections présidentielles auront lieu en 1950.
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Vautour- Grand Consul
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Re: ¤ V1950 ¤ Bilan contextuel
ASIE & OCÉANIEAsie de l’Ouest
Arabie :
Après une intervention militaire américano-britannique et l’échec d’offensives militaires arabes envers ses voisins, le gouvernement reste sous administration anglo-américaine, le Régent Nayef bin Abdullah en étant le souverain.
Asir :
L’émir Hassan ibn Ali règne toujours sur l’Asir qu’il faillit par deux fois perdre entre les mains de l’Arabie voisinne. De ce fait il entretient toujours de bonnes relations avec l’Imam du Yémen et le Royaume-Uni, ainsi que Riyad, bien plus tranquille et pacifique depuis sa libération du Roi fou puis de l’usurpateur.
Iran :
L’Iran voit l’influence soviétique grandir dans le pays. Cette influence, toujours croissante, commence à inquiéter beaucoup d’hommes politiques. L’instabilité du pays s’accroît mais le pays conserve toujours une politique officiellement non-alignée.
Iran Oil, une fierté nationale, voit ses capacités d’export diminuer chaque année. La corruption frappe l’entreprise, et les infrastructures, assez faibles de base, sont peu entretenues depuis quelques années.
Israël :
Le récent État d’Israël a été largement épargné par la Seconde Guerre Mondiale en son sol, reste que les persécutions juives en Europe avaient à l’aube de la Guerre porté le nombre d’habitants à 750 000 âmes. Si l’immigration a continué durant la guerre, au sortir de la Guerre le Monde découvre une horreur sans précédent et sans égal dans l’Histoire de l’Humanité.
En libérant la Pologne allemande puis en faisant tomber le IIIème Reich, les soldats de l’Armée Rouge ont aussi libéré des camps de prisonniers. Ces derniers sont des juifs, des tziganes, des homosexuels, des handicapés, des opposants politiques ou encore des intellectuels. On ne parle alors plus de prisons mais de camps de concentration ou bien de camps la mort, avec une barbarie et une sauvagerie sans égal, retirant aux prisonniers la seule condition d’êtres humains. Ce sont sans aucun doute les juifs qui furent les plus touchés par ce que le peuple d’Abraham appellera plus tard « la Shoah », une extermination systématique, industriel et bureaucratique des juifs allemands et polonais dans des ghettos où il mourront de faim ou du froid et seront avant l’entrée des Soviétiques dans les villes, massacrés. Ce génocide estimé à plus de 3 millions de victimes est unique au monde par son mode d’organisation et son caractère industriel. Paroxysme d’antisémitisme, ce génocide a voulu éliminer une population qui ne représentait aucune menace militaire ou politique. Les femmes, les enfants et les vieillards furent tout aussi systématiquement traqués et voués à la mort de masse que les hommes adultes. L’extermination physique des Juifs fut aussi précédée ou accompagnée de leur spoliation systématique (aryanisation) et de la destruction d’une part considérable de leur patrimoine culturel et religieux. Découvrant de tels camps, les soldats soviétiques massacrent à tour de bras les soldats nazis, incapable de rester stoïques devant une telle démonstration de barbarie et de sauvagerie. Lorsque la Guerre fût terminée, les responsables du génocide : haut-dignitaires, directeurs de camps, gardiens, einzatzagruppen furent jugés et pour la plupart exécutés. Inutile de préciser que c’est le peuple allemand tout entier qui est désigné par le monde comme responsables de ce génocide.
Nombre de rescapés ont fui la Pologne ou l’Allemagne vers les Etats-Unis, l’Europe occidentale (RU, France) et principalement vers l’Eretz d’Israël. La Shoah a provoqué inévitablement un sentiment international de sympathie envers Israël et cette dernière noue de plus en plus de liens avec les puissances occidentales à commencer par le Royaume-Uni, la France et les USA tandis que les relations avec les pays voisins majoritairement arabes restent tendues. Qui plus est Israël ne dispose pas à proprement parler d’une diplomatie indépendante et reste sous la tutelle britannique, néanmoins fort est de constater que l’Etat d’Israël est en bonne voie pour acquérir une prochaine indépendance totale.
Néanmoins, l’étendue de l’Etat d’Israël ne répond pas à cette immigration massive et l’Etat n’a pas d’autre choix que d’importer de plus en plus, c’est aussi l’eau et le pétrole qui manque cruellement à Israël. Grâce à l’aide du Royaume-Uni Israël parvient à nourrir sa population mais doit réguler l’immigration. Ainsi, une part de la vie politique est marquée par un courant expansionniste cherchant à agrandir le territoire israélien et se heurte tout naturellement aux refus de la Grande Bretagne. L’économie d’Israël est largement orientée autour de l’agriculture et de l’artisanat, la situation financière du pays reste bonne en raison de l’afflux de capitaux étrangers et de diverses donations. L’Armée Israélienne se consolide grâce à l’appui britannique et se constitue comme une force militaire capable de rivaliser avec les armées arabes voisines.
Jordanie :
Les premières manifestations ont lieu durant l’été 1945 pour l’indépendance complète. Menées par les milieux intellectuels quasi-exclusivement, ceux-ci réclament que la métropole assume son rôle d’accompagner l’ancien mandat vers l’indépendance et le quitte en laissant la direction du pays au Roi et son gouvernement. Le Royaume est devenu un Dominion Britannique au courant de l’année 1948. S’étendant des rives orientales du Canal de Suez à l’Iraq, le royaume entretient de bonnes relations avec tous ses voisins. L’influence britannique est très forte.
Kurdistan :
Le Kurdistan est un état très pauvre du Levant. Plusieurs des politiques d’aide économique ont été trop ambitieuses et n’ont pas fonctionné, voir ont nui au pays. En 1947 et 1948, le pays a été en proie à une famine plutôt sérieuse, qui coûta la vie à 4 500 personnes. Seule l’aide de l’URSS et de la Turquie ont permis d’éviter plus de pertes humaines. L’Armée Populaire du Kurdistan a été revue à la baisse pour un effectif total de 14 000 soldats. Le service militaire est abandonné, car trop coûteux pour le pays.
Territoires britanniques :
En réaction aux mouvements en Jordanie, les milieux intellectuels de la péninsule arabique bouillonnent à leur tour : une manifestation au Koweït devant un baraquement de l’armée britannique et réprimée par les soldats qui tirent sur la foule, faisant 41 victimes. Néanmoins l’influence soviétique étant toujours grandissante en Iran, l’Irak s’est vu refuser un avancement vers le statut de Dominion et encore plus une indépendance, malgré quelques manifestations. Ses réserves de pétrole sont toujours sous le strict monopole de la compagnie franco-anglo-américano-bénélucoise IPC.
Territoires français :
La Syrie reste française, et est très agitée à la fois par des mouvements indépendantistes, et des manifestations socialistes. Les premières manifestations ont lieu durant l’été 1945. Menées par les milieux intellectuels quasi-exclusivement, ceux-ci réclament que Paris assume son rôle d’accompagner les mandats vers l’indépendance et les quittent en laissant la direction des pays à des gouvernements locaux.
Turquie :
La Turquie reste fermement ancrée dans la sphère soviétique. Le pays a fait quelques progrès au niveau du développement, mais reste très pauvre en raison de années de guerre dans les années 1930.
Yémen :
Le Yémen reste fermement ancré dans une politique pro-britannique même si l’Imam Ahmad ben Yahya n’hésite pas à rencontrer des émissaires turcs et iraniens et à tenter de sortir du jeu des blocs ; des revendications pour une unification du Yémen commencent à naître par ailleurs.Asie du Centre / du Sud
Afghanistan :
Mohammed Zahir Shah, roi d’Afghanistan depuis 1933, continue de diriger le pays d’une main de fer. Totalement neutre lors du conflit armé qui a ensanglanté l’Europe, le pays n’est pas affecté. L’Afghanistan est un pays montagneux, très pauvre et dénué d’infrastructures.
Malgré les rapprochements opérés entre la Couronne britannique et le Royaume, la « Durand Line » qui définit la frontière entre l’Inde Britannique et le Royaume d’Afghanistan n’est toujours pas officiellement reconnue par l’Afghanistan, qui réclame la souveraineté sur les populations pachtounes s’étalant jusqu’à l’Indus. Les mouvements indépendantistes dans le Raj étant plus forts, le Roi en a profité pour le faire savoir, tout en continuant ses rapprochements avec l’Iran voisin, notamment ; il reste pour autant membre de l’Alliance de l’Himalaya.
Népal :
Le Royaume reste tranquille entre ses montagnes, le Roi Tribhuvan Shah à sa tête, mais les tensions se font de plus en plus fortes avec la famille Rana, notamment Mohan Shumsher Jung Bahadur qui devient Premier Ministre en 1948, cette dynastie qui tient l’exécutif et le commandement des armées depuis plus d’un siècle. Le Roi, en effet, souhaiterait établir une monarchie plus forte mais aussi davantage démocratique. Il a amorcé plusieurs rapprochements avec les mouvements indépendantistes indiens.
Territoires britanniques :
L’Inde est le joyau de l’Empire Britannique. Agité par de nombreuses velléités indépendantistes, une seconde conférence entre les indépendantistes indiens et le gouvernement de Londres doit être organisée très rapidement après l’échec de la première. Le pays reste très pauvre, malgré de grandes richesses agricoles et minières.Asie du Sud-Est
Philippines :
Le pays, indépendant depuis le début de l’année 1949, est toujours très proche des Etats-Unis dont il fut une dépendance pendant presque 70 ans. Washington possède une grande base portuaire à Manille. Le gouvernement philippin reste, par nécessité plus que par envie, proche de son ancien maître.
Siam :
Le pays est fermement ancré dans la sphère occidentale, même s’il conserve une indépendance politique. En effet, au début des années 1930, lorsque le Siam a commencé à représenter une menace concrète pour les intérêts coloniaux des Européens en Asie, une intervention militaire de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis a démis le gouvernement militariste de ses fonctions pour en placer un plus clément et ouverts aux affaires avec les Occidentaux au pouvoir.
Territoires bénéluxois :
En Indonésie, les manifestations indépendantistes reprennent pour un détachement total de la Métropole, non plus seulement un statut de « dominion », menaçant l’Empire.
Territoires britanniques :
En Malaisie, les mouvements indépendantistes sont bien moins acceptés par le gouvernement britannique que leurs équivalents indiens, en effet, le Parti des Travailleurs Malais, illégal selon la loi coloniale, s’est approprié la lutte anti-britannique. Le socialisme gagne peu à peu les esprits en Malaisie qui y voient une porte de sortie de l’ère coloniale. En 1948, une violente manifestation éclate à Kuala-Lumpur, réprimée dans le sang par les milices coloniales britanniques. Elle fera près de 85 morts.
Territoires français :
L’Indochine est plutôt tranquille pendant toute la décennie : le Siam n’est plus une menace, la Fédération est une alliée. Son commerce se développe ainsi avec tous ces voisins partenaires avec lesquels elle entretient (via l’administration coloniale) des liens étroits. C’est surtout des Indes Bénéluxoises que viennent la plus grande influence anticoloniale, territoire ayant un passé récent de révoltes et dont la population réclame un total détachement d’Anvers : au cours de l’année 1948 apparaissent ainsi les premiers mouvements communistes insurrectionnels visant le retrait de la France. Violemment réprimés et écrasés par les autorités, ils tentent une reformation solide et commune sous le nom de Viêt Minh (même si regroupant de fait des factions pouvant être rivales) tandis qu’y est fondu le Parti Communiste Indochinois. En novembre 1949, les révoltes atteignent une intensité nouvelle à Saïgon notamment, avec une grève générale et des actions de guérilla menées dans la ville.Asie de l’Est / du Nord-Est
Chine (République) :
La République, fondée en 1911-1912 par le Dr Sun Yat-Sen, perdure encore aujourd’hui. Le régime militaristico-nationaliste du Généralissime Chang Kai-Shek a laissé place au Président Chen Cheng. Si la République reste un gouvernement très militariste, le président et sa faction dans le KMT (Kuomintang, parti révolutionnaire fondateur de la République) promeuvent une entente cordiale entre la République et la Fédération. D’autres factions, notamment les militaristes et les légitimistes appellent à renier les accords signés avec la Fédération Chinoise et à soumettre le gouvernement sudiste au pouvoir centralisé de la République. Printemps 1944, un incident frontalier entre la Fédération et la République avait fait 3 morts, genre d’événement répété qui avait mené à une conférence de paix pour éviter l’escalade : elle se tient à Hong-Kong, territoire relativement neutre dans les querelles entre les deux Chines. Les relations entre les deux pays sont normalisées dans une certaine mesure. La frontière est définitivement fixée et reconnue comme telle selon celle qui existe alors. La République de Chine refuse cependant d’abandonner ses revendications politiques sur le contrôle de la Chine entière.
En effet, l’idéal de l’unité chinoise reste très fort parmi l’élite pékinoise. Ramener la totalité du peuple Han, mobilisé en masse lors des révolutions du début du siècle, sous la même bannière, est non seulement une priorité, mais le seul but d’un gouvernement de ce qui se veut une Grande Chine pour quelques membres du gouvernement. Le Président Chen Cheng a dû et continue à jongler avec des intérêts économiques qui privilégient une paix propice au commerce et au développement du pays, qui bénéficie de sa neutralité politique en possédant des accords commerciaux avec autant l’URSS que les Etats-Unis ou le Japon ; et la faction militariste traditionnelle du KMT qui prône un retour à l’autorité centrale du gouvernement sur la totalité des terres chinoises.
En ce qui concerne la délégation des élargissements portuaires de Tianjin, Shanghai et Qingdao par le gouvernement, de violentes manifestations ont forcé le gouvernement chinois à rompre les accords en 1946, jetant un froid dans les relations avec l’Australie et affectant grandement la confiance des marchés dans l’économie australienne.
Les ressources pétrolières du pays, malgré toutes les tentatives du gouvernement, restent hors de portée.
Chine (Fédération) :
La Fédération, fondée il y a maintenant presque 20 ans, est basée sur un respect du Droit et de la Constitutionnalité. Radicalement différente de la République de Chine dans sa pensée, la Fédération est moderniste, proche des Occidentaux, et ne considère pas l’idée d’une Chine unie comme une priorité pour sa politique, héritage de sa position périphérique dans l’Empire. Ne cherchant pas à centraliser le pouvoir à tout prix, le projet a plu et continué de plaire à d’anciens officiers et déçus de Tchang Kaï-Chek, peu attirés par ses héritiers (comme Fen Yuxian, Yan Xishan, Zhang Fakui ou Li Zongren) ; fuite aussi équilibrée par le fait que Nankin ait dû affronter l’ennemi japonais, la rendant aussi plus combattive et plus honnorable aux yeux d’autres (comme Bai Chongxi ou Xue Yue).
Privilégiant un développement économique constant et le renfort des droits de ses citoyens, sur le même modèle que le Japon par le passé, la Fédération veut s’arracher au féodalisme chinois en appliquant des théories occidentales. Son élite est résolument tournée vers l’extérieur, et particulièrement l’Europe de l’Ouest et l’Amérique.
Entre la fin de la guerre mondiale et aujourd’hui, la Fédération a mis en place une réduction de ses effectifs militaires professionnels pour se baser sur un service militaire obligatoire de 2 ans pour ses citoyens. La réforme, ayant pour but non seulement d’augmenter le sentiment de cohésion national au niveau fédéral, a aussi pour but de permettre de lutter efficacement depuis le plus bas des niveaux de la société contre une potentielle invasion de la République. Si des accords ont été signés, les dirigeants de la Fédération ne sont pas dupes et savent que si Chen Cheng venait à tomber au Nord, les tensions se renouvelleraient, et une guerre serait possible.
Japon :
La puissance économique majeure de l’Asie, le foyer du modernisme politique et sociétal asiatique, la première puissance militaire du continent et incontestablement la première puissance navale et de loin, cela reste l’Empire du Japon. Après un début des années 1930 très autoritariste et une guerre contre la Chine, l’Empire se démocratise petit à petit, même si cette démocratie reste faible, notamment en Corée japonaise.
Le pays, longtemps sous embargo allié – levé à la fin de la guerre mondiale – , reste sous embargo américain, et les deux puissances du Pacifique continuent de se regarder en chien de faïence. Son économie, désormais libérée de l’embargo au moins européen, s’envole.
Mandchourie :
La Mandchourie est une terre fertile, riche en ressources naturelles. Longtemps un des foyers économiques de l’Empire Qing, elle est aujourd’hui passée de foyer de la Maison Impériale Chinoise des Aisin Gioro, le fier clan mandchou qui a conquis son voisin au sud pour établir la glorieuse dynastie Qing, à un état fantoche de l’Empire du Japon. Si la situation s’est considérablement améliorée depuis les années 30 où la répression japonaise était omniprésente, les contestations dans les cercles traditionnels mandchous reste très forte. La population chinoise, coréenne, sibérienne et japonaise immigrée elle, reste relativement apathique à ces appels à la lutte contre Tokyo.
Les tensions entre la Mandchourie et l’Union Soviétique sont très hautes, mais relèvent bien plus de la tradition autonome des armées japonaises du continent qui ignorent sciemment les demandes de calmer le jeu de la part de leur gouvernement civil. En 1948, 2 japonais ont disparu alors qu’ils étaient en mission de reconnaissance et auraient été ordonnés de passer la frontière par leurs supérieurs. Les soviétiques nient évidemment toute implication dans la disparation des deux soldats.
Le pétrole mandchou reste hors de portée et est un véritable casse-tête pour les ingénieurs locaux. Depuis près de 5 ans, aucune avancée réelle et aucun baril n’est sorti de terre.
Mongolie :
Le pays de Chinggis Khan est aujourd’hui un satellite total de l’Union Soviétique. Le pays est peu ou pas industrialisé, fortement rural, et peu peuplé.
Territoires japonais :
En Corée japonaise, un mouvement étudiant appelant à une indépendance totale du Royaume de Corée voit le jour courant 1944. Surnommé le « Mouvement des Cent Fleurs », il se base dans des groupes d’intellectuels de Séoul et de Busan. Hormis quelques arrestations, rien de sérieux n’est entrepris pour contrer le mouvement par le gouvernement japonais si bien qu’en décembre, une manifestation finit dans un bain de sang, coûtant la vie à 8 manifestants et 2 soldats japonais. Une centaine d’arrestations ont lieu plus tard. Le Roi de Corée est placé sous surveillance militaire dans son palais le 10 janvier 1945. Il n’a plus le droit d’en sortir.
Tibet :
Le Royaume du Tibet reste en retrait par rapport à la scène internationale, se reposant essentiellement sur leur alliance avec le Raj via le Royaume-Uni et la Fédération Chinoise, rempart naturel contre l’expansionnisme toujours menaçant de la République de Chine. Néanmoins le Tibet est aussi proche du Turkestan via lequel plusieurs émissaires communistes sont envoyés pour appeler au renversement de la monarchie. Le Régent Ngawang Sungrab Thutob l’est toujours, veillant sur Tenzin Gyatso et l’éduquant. En 1947 l’ancien Régent Jamphel Yeshe Gyaltsen, remplacé depuis 6 ans, cherche à retrouver sa place et est arrêté puis tué dans des circonstances obscures.
Turkestan :
Le Turkestan Oriental ou Xinjiang est lui aussi un satellite de l’Union Soviétique. Le pays est cependant beaucoup moins stable que la Mongolie : de nombreux troubles ethniques et politiques le frappent. Des contestations contre la mainmise des communistes sont courantes. Le pays est dans une crise sévère. Tous les projets tentés, notamment de barrage et d’exploitation pétrolière ont échoués et ont coûté fort cher aux caisses nationales. République communiste, troublée en interne par des mouvements contestataires tribaux du pouvoir.Océanie
Australie :
Le pays est très proche du Royaume-Uni et des Etats-Unis et représente une puissance émergente conséquente dans l’Océanie. Cependant, le mandat australien en Nouvelle-Guinée est sérieusement instable.
Plusieurs investissements risqués du gouvernement australien ont amené à une contraction de l’économie entre 1947 et 1950. La croissance fut négative, passant de -2% à -4,7% puis -4%.
En ce qui concerne la délégation des élargissements portuaires de Tianjin, Shanghai et Qingdao par le gouvernement, de violentes manifestations ont forcé le gouvernement chinois à rompre les accords en 1946, jetant un froid dans les relations avec l’Australie et affectant grandement la confiance des marchés dans l’économie australienne.
Nouvelle-Zélande :
Le pays est très proche du Royaume-Uni et des Etats-Unis et représente une puissance émergente conséquente dans l’Océanie. Les difficultés économiques de l’Australie affectent le pays.
Dernière édition par Vautour le Sam 23 Sep 2017 - 16:40, édité 4 fois
Vautour- Grand Consul
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Re: ¤ V1950 ¤ Bilan contextuel
EUROPE
Albanie :
Après l’assassinat du Président autoritaire Shefqet bej Vërlaci puis l’invasion par les forces de l’Armée Balkanique du pays, l’Albanie entre dans une phase chaotique. L’occupation est, faute de renforts franco-britanniques, majoritairement grecque pendant un an, un événement ressenti comme une humiliation notamment par les populations du centre et du nord. La résistance communiste albanaise supporte aussi mal la libération par Athènes, en profitant pour recruter parmi les mécontents, et les plus radicaux tel Mehmet Shehu refusent de laisser le pays aller selon le bon vouloir des Alliés tout en étant limité par la lutte contre l’ennemi commun. Lorsqu’en 1947 la guerre se termine, une République est installée : le Parti Démocrate, a la majorité au Parlement, tandis que sa principale opposition en sièges est le Parti Monarchiste d’Albanie, étonnamment, visant à restaurer sur le trône d’Albanie l’héritier du feu Roi Zog. Shehu quant à lui participe peu à la vie politique du pays, malgré les candidatures du Parti Communiste dont il devient secrétaire général : son objectif est un soulèvement populaire, libéré de la crainte des fascismes et qui éclate surtout en 1949, année de longues grèves et protestations.
Allemagne (RDA) :
Au sortir de la guerre le Reich est démembré ; il perd de vastes territoires à l’Est rattachés à la nouvelle Pologne, l’Autriche, puis est divisé en 2 zones d’occupations : une à l’extrême-ouest dirigée par les Alliés et une représentant les ¾ de l’Allemagne allant des frontières de la Ruhr à l’Oder-Neisse elle, administrée par les Soviétiques. L’Allemagne est le grand perdant de cette guerre et à sa capitulation n’est plus qu’un champ de ruines. Les soldats de l’Armée Rouge se livrent à des massacres d’Allemands en représailles, les villes sont pillées, les femmes violées. Une véritable purge se met en place afin d’asseoir l’autorité soviétique et dénazifier le pays. Des grands procès ont lieu pour juger les criminels de guerre nazis ou les hauts dignitaires ; la notion de « crime contre l’Humanité » est inventée pour ce qui est de la participation à l’extermination des Juifs.
Peu à peu le communisme est intégré afin d’ouvrir la voie à une reconstruction politique et sociale favorable à l’URSS en s’appuyant sur la résistance antinazie allemande souvent pro-soviétique et le Parti Communiste Allemand en exil jusqu’à présent. Dès la reconstruction du pays des réformes agraires se mettent en place et exproprient les propriétaires terriens. Néanmoins de nombreux Allemands « de l’est » fuient la zone d’occupation soviétique pour rejoindre la zone alliée, en réponse l’URSS bloque le pays dès 1947. En outre les relations entre l’URSS et les Alliés sont très tendues et la frontière entre les deux zones est le point central de ces tensions. Si la zone est administrée par l’URSS, 2 ans après la fin de la guerre la vie politique reprend un rôle central, le Parti Communiste Allemand est le seul du pays et tend vers la constitution d’une nouvelle République Allemande. Cette dernière est décidée le 12 janvier 1949, à l’Hôtel de Ville de Berlin, capitale : la République Démocratique d’Allemagne est proclamée avec à sa tête Walter Ulbricht, secrétaire général du Parti Communiste Allemand. La Stasi est mise en place la même année afin de surveiller au mieux les 50 millions d’allemands de RDA. Cette décision est prise par Staline en réponse de la formation d’une nation allemande par les Alliés au sein de leur conjointe zone d’occupation : la République Fédérale d’Allemagne (RFA) pro-Alliés. A cet instant un peuple se regarde depuis deux pays différents.
L’économie est totalement détruite et n’est plus vouée qu’à la reconstruction, plus de 4 ans seront nécessaires pour que la reconstruction soit achevée bien que la RDA garde de lourds stigmates de la guerre. Son industrie et son agriculture sont rapidement remis en état de marche au service de la reconstruction. L’immigration d’Allemands de Pologne n’arrange pas une pénurie grave de logements et de vivres, 2 millions d’Allemands sont sans logements et l’URSS est obligée d’approvisionner la RDA en vivres. L’Armée Allemande est elle aussi complètement démembrée, les prisonniers sont nombreux et envoyés dans les camps d’emprisonnement soviétiques. Une armée allemande est refondée dès la proclamation de la RDA, constituée d’une force solide mais régulée et encadrée par Moscou qui maintient une présence militaire sur le pays.
Allemagne (RFA) :
Le 12 janvier 1949, alors que la République Démocratique d’Allemagne est proclamée par Ubricht, les Alliés n’ont pas le choix : ce qui était jusqu’à présent une zone d’occupation militaire doit devenir une Allemagne, afin de ne pas légitimer la RDA. La Républque Fédérale d’Allemagne est proclamée en réponse à la RDA le 11 février 1949, presque un mois jour pour jour après sa jumelle socialiste. Un régime parlementaire démocratique est mis en place, avec un président cérémoniel, Theodor Heuss, et un Chancelier, Monsieur Konrad Adenauer. L’Union Démocrate Chrétienne est très largement en tête des élections organisées plus tard dans l’année pour former le parlement.
Le pays doit utiliser une capitale provisoire, Cologne, afin d’administrer son territoire. Les Lois Basiques, formant la base des lois allemandes, sont adoptées à la fin de l’année 1949, cimentant la démocratie et la liberté en Allemagne alliée.
Sur le plan économique, l’Allemagne est submergée : des centaines de milliers de réfugiés de l’Est se sont accumulés entre 1947 et 1950, créant parfois de réels bidonvilles autour des centres urbains. L’industrie a été détruite par la guerre, et l’occupation militaire alliée est là pour durer. Cependant, la RFA est sur le chemin de la reconstruction, et comme à l’Est, de grands projets sont en cours pour permettre de redonner un logement correct à tous les allemands, et un travail.
Allemagne (zone démilitarisée) :
Cette zone permet d’éviter un contact direct entre le Bénélux et la RDA.
Autriche :
La dénazification forcée et forcenée de l’Autriche suit celle de l’Allemagne, notamment de l’Est où les purges sont nombreuses et, les conditions de vie n’aidant pas, les fuites par milliers. Malgré le peu d’emprunte politique générale des Communistes en Autriche, la résistance communiste sous le régime nazi fut importante et louée par l’occupant soviétique. Le Parti Communiste d’Autriche est réinvité sur la scène politique autrichienne après des années d’interdiction formelle, tandis que l’URSS maintient et resserre son emprise. En 1947, suivant le blocage de l’Allemagne de l’Est, la frontière avec la Suisse, l’Italie et la Yougoslavie est elle aussi coupée. En 1949 ont lieu les élections législatives : c’est sous l’œil évident et inquisiteur de Moscou que se déroule le processus « démocratique » durant lequel de nombreux militants conservateurs du Parti Populaire Autrichien, toujours autorisé, sont emprisonnés ; tandis que les résultats finaux sont revus à la hausse au profit du KPÖ, devenu majoritaire. Le tour de force se finalise peu à peu : Johann Koplenig, propulsé par l’URSS, devient Chancelier du pays en remplacement de Karl Renner, provisoirement assigné en tant que Socialiste. Renner est forcé, avec le reste du Parti Socialiste, à la fusion avec le Parti Communiste, tandis que les sociaux-démocrates sont strictement surveillés.
Bénélux :
Maintenant que la guerre est terminée, de fortes revendications indépendantistes pacifistes pour la plupart se font entendre en Belgique. D’un côté, les flamands appellent à la restauration du Royaume de Belgique, tandis que de l’autre, des groupes extrémistes wallons appellent à une indépendance pure et simple de la Wallonie. Les tensions entre les communautés linguistiques, religieuses et politiques sont très hautes. L’instabilité du pays inquiète fortement les gouvernements voisins.
Bulgarie (républicaine) :
L’Alliance Républicaine qui gouverne, Nikola Mushanov à sa tête, se maintient, des milliers de Bulgares étant envoyés sur le front balkanique pour libérer l’Albanie ou la Yougoslavie. Lorsque l’URSS décide d’envahir la Roumanie en 1945 toutefois, la donne change, et la crainte d’une invasion soviétique rapide de la zone républicaine divise le gouvernement sur l’attitude à adopter. Tandis que Mushanov se montre vigoureusement opposé à toute espèce d’entente avec les Soviétiques, se reposant sur l’allié français, d’autres comme Konstantin Muraviev, un Agrarien, espère un rapprochement via lequel une réunion des deux Bulgarie pourrait être envisagée. Malgré ces voix, le Président militarise la frontière et appelle plusieurs conscrits pour assurer la sécurité de la République.
En 1947 des élections sont organisées qui assoient la légitimité de Mushanov, élu avec 64% des suffrages exprimés. C’est ainsi une frange anti-communiste du cercle politique bulgare qui l’emporte avec lui : il a cette fois milité pour son Parti seulement, le Parti Démocrate détaché des Agrariens, alors que la menace fasciste est désormais écoutée de tout côté. En 1949, l’emprisonnement par les autorités bulgares sur son ordre du socialiste Sakazov refroidit les relations avec le nord.
Bulgarie (socialiste) :
La Bulgarie est coupée en deux depuis la Troisième Guerre Balkanique et la scission idéologique qu’a connu le pays, sur le terreau de la chute des natio-tsaristes bulgares. Dans le secteur nord, communiste, Dimitar Blagoev décède, malade, en 1945 ; c’est Georgi Mikhailov Dimitrov, membre éminent du Parti, qui lui succède après quelques mois de vide politique. Il fait de la République Socialiste de Bulgarie une République Populaire et, la guerre ayant toujours cours, se montre implacable face aux opposants, resserré entre Roumanie nationaliste (même si en cours d’invasion) et jumeau bulgare républicain, avec la Yougoslavie à l’ouest. La chasse aux potentielles accointances avec les Roumains et les Bulgares « traîtres » permet ainsi de purger l’appareil (notamment lors du « coup d’État » d’Automne 1947), ligne qui sera suivie de la même façon, à la mort de Dimitrov en 1949, par Valko Tchervenkov.
Danemark :
Le Danemark, après la prise du pouvoir par un gouvernement mis en place par Londres et Paris au début de l’année 1944, a réussi avec l’aide de ses nouveaux alliés à protéger son territoire d’avant-guerre. Les rêves d’un Schleswig danois se sont effondrés, mais le pays a su, par talent diront certains, par désintérêt de la part d’une Allemagne nazie qui devrait affronter de plus gros soucis, défendre sa frontière avec l’Allemagne. Le Danemark entretient de bonnes relations avec la Norvège, mais ne reconnaît pas le gouvernement suédois.
Finlande :
Le pays, frontalier de l’URSS, doit jouer avec une ligne diplomatique totalement non-alignée, pour sa propre survie. Il en reste que le pays est fortement militarisé, et prêt à en découdre avec quiconque menacerait son territoire. La Finlande est le seul pays scandinave à avoir reconnu le gouvernement suédois et à maintenir des relations commerciales avec celui-ci.
France :
La guerre opposant l’Allemagne d’Hitler aux Alliés et à l’URSS continue de faire rage. L’offensive franco-britannique sur l’Allemagne commence à s’enliser après des débuts prometteurs en 1944. Sur le front italien, la fin de l’hiver rend à nouveau le front praticable. Français et soldats romains s’opposent avec une ferveur très forte des deux côtés. Aucun avancement territorial notable n’est effectué.
Durant l’été, une contre-offensive allemande sur le front ouest, menée par les Volkssturm (une milice paramilitaire formée de civils appelés à résister à l’envahisseur) appuyant la Wehrmacht, repousse les armées franco-britanniques de quelques dizaines de kilomètres. Dans le pays de Bade, voisin de l’Alsace, la Forêt Noire allemande est une boucherie pour les troupes françaises qui tentent une attaque vers l’est. Rapidement, ce plan est annulé. L’Allemagne investit sa frontière, et bombarde Strasbourg en représailles, bombardement qui laissera de lourdes séquelles dans les esprits, créant un fort sentiment de crainte, des menaces de l’est et que Paris puisse considérer l’est comme une zone « sacrifiable ».
L’enlisement dure jusqu’en été 1945, durant lequel la Ruhr Ruhr tombe définitivement dans les mains des alliés, retirant au Reich une grande partie de sa puissance industrielle. L’année suivante, depuis le Bénélux, une offensive alliée a lieu contre les Allemands. Une avancée de plusieurs dizaines de kilomètres sera rapidement effectuée en quelques jours, avant d’être à nouveau enlisée le long de l’Ems. Les Alliés continuent à peiner pour détruire les défenses allemandes, malgré la libération de l’Ibérie ; mais en hiver, alors que la capitulation approche, auront saisi plusieurs villes de l’autre côté du Rhin.
Les relations entre les Français et les Soviétiques particulièrement se refroidissent courant 1947 lorsqu’un incident frontalier éclate à Strasbourg fin du mois d’août. Des allemands fuyant les punitions soviétiques traversent illégalement le Rhin, et quand la police militaire des frontières soviétique demande qu’ils soient rendus sous leur contrôle, leurs homologues refusent. Les fuites continueront jusqu’à ce que les Français ferment la frontière entre l’Alsace et l’Allemagne, réduisant légèrement le flux.
Grèce :
Le Royaume des Hellènes a participé activement à la Seconde Guerre aux côtés des Alliés, bloquant ainsi le Levant et la Mer Égée aux forces de l’Axe, servant de barrière maritime, et surtout engageant avec le soutien britannique les hostilités sur terre en Albanie puis en Yougoslavie. La famine d’avant-guerre était toute relative, grossie par les autorités sans doute pour justifier ses politiques agricoles et faire peur aux petites gens; elle fut plus réelle pendant, quoique l’économie se concentra justement dans l’effort militaire et permit avec le soutien franco-britannique et des convois depuis Suez sécurisés rapidement, de s’atténuer rapidement.
Après la guerre, la Grèce se retire de l’Albanie. George II est toujours Roi des Hellènes, le pays n’ayant souffert aucune occupation et ayant même récupéré le Dodécanèse, accentuant le prestige de la monarchie. Ayant dès 1942 entrepris un changement progressif de politique l’assurant de nouveaux pouvoirs, écartant le Premier Ministre, le souverain fait néanmoins craindre un autoritarisme malvenu. Au sortir du conflit mondial, le Parti Communiste en Grèce représente une force politique majeure, même si tarie par la menace socialiste de la Turquie et de la Bulgarie.
Hongrie :
Printemps 1945, l’URSS entre en Hongrie et en Tchécoslovaquie, alliées de l’Allemagne. Si le combat est plus difficile en Hongrie il n’en reste pas moins que l’Armée Rouge parvient vite à prendre le contrôle du territoire. La Hongrie restera matériellement et humainement très touchée par le conflit, les bombardements soviétiques ayant dévasté le pays. Parallèlement l’URSS met au pouvoir Matyas Rakosi en tant que chef de la République Populaire de Hongrie. La politique intérieure du pays oscille entre purges de l’appareil bureaucratique et de l’armée, interdiction de l’Église et nationalisation de ses biens, collectivisation des terres et développement de l’industrie lourde. Rakosi met également en place un sérieux plan éducatif voulant lutter contre les enseignements religieux et combattre l’illettrisme. Mettant en place un régime autoritaire et dur, les opposants politiques sont tous emprisonnés et le Parti des Travailleurs Hongrois règne en maître sur le pays. Diplomatiquement la Hongrie se distingue comme la plus adroite des républiques d’Europe Orientale pro-URSS. Naturellement elle entretient de très bonnes relations avec ses voisins à l’exception de la Yougoslavie pro-Alliés.
Irlande :
Dirigée depuis des années par Éamon de Valera, l’Irlande renommée Eire depuis 1937, commence peu à peu à se développer parallèlement au Royaume-Uni avec qui elle entretient toujours des relations qu’il faudra nommer « tendues » ; lors de la Seconde Guerre Mondiale l’Etat d’Irlande interdit d’ailleurs l’accès à ses ports et aéroports militaires au Royaume-Uni. Après la victoire d’une coalition travailliste en 1948, la République d’Irlande est proclamée. Ses relations diplomatiques sont de plus en plus difficiles avec le Royaume-Uni, des règlements de compte entre Irlandais et Nord-irlandais loyalistes sont de plus en plus fréquents dans les rues de Belfast ou de Dublin. L’économie irlandaise est largement tournée vers l’agriculture qui lui permet d’exporter faiblement vers les pays scandinaves. Ce sont d’ailleurs avec ces pays que l’Irlande noue de bonnes relations. Etant un pays récent, son Armée est constituée de 21 000 hommes et d’un équipement rudimentaire.
Italie :
Si les premiers actes de la Seconde Guerre Mondiale avaient dès lors montré au grand jour des signes de faiblesse de la part de l’Empire Romain, après quelques années de bataille acharnée c’est toute l’Italie qui est au bord de l’implosion. Son Empire colonial a été saisi par les Alliés au cours de leurs diverses offensives outre-Europe, les contestations internes au pays fragilisent le Duce qui ne parvient pas à repousser les attaques Alliés et Soviétiques. Ces derniers entrent dans Padoue en décembre 1946 où ils font la jonction avec l’Armée Française, l’Armée Rouge n’ira pas plus loin en Italie en raison des accords avec les Alliés. De plus, la population est très largement favorable à une « occupation » française ou britannique plutôt que soviétique. Parallèlement l’Empire Romain subit plusieurs débarquements alliés au Sud raisonnant comme un chant funèbre, l’Empire Romain est encerclé de parts et d’autres mais refusent de déposer les armes.
Le 18 mai 1947 un soulèvement populaire renverse enfin l’Empire Romain, Benito Mussolini est capturé et livré à la foule de Rome où il sera battu à mort, sa dépouille disparue. S’en suivit une courte mais sanglante guerre civile opposant fascistes (partisans de l’Empire Romain) et une masse républicaine ou démocrate appuyée par les résistants socialistes et communistes. Les fascistes sont rapidement écrasés bien que les combats contèrent la vie à plus de 9.000 italiens. Le 18 Juin 1947, l’Empire Romain capitule finalement devant les Forces Alliées, dans les jours qui suivirent l’Empire est dissous et les Alliés mettent en place un Gouvernement Provisoire. Un référendum institutionnel décide l'abolition de la monarchie et la naissance de la république, avec une nouvelle constitution qui entre en vigueur le 1er janvier 1948. La République Italienne est fondée, la démocratie chrétienne (DC), parti du centre, dirige la République Italienne dès sa création avec à sa tête Alcide De Gasperi. Pourtant, très vite, des tensions internes refont surface symbolisant la fracture idéologique évidente qui sépare l’Europe. D’un côté, la masse ouvrière et certains anciens résistants se sentent très proches de l’Union Soviétique qui est présent aux portes de l’Italie, de l’autre côté, une grande majorité d’italiens se rangent derrière les Alliés symbolisant la démocratie. Quelques émeutes éclatent dans les grandes villes donnant lieu à des affrontements sanglants, les forces alliées en présence, français et britanniques, sont forcés d’intervenir.
Aussi, l’économie italienne est mal en point, certaines grandes villes comme Naples, Florence, Turin et Milan ont subi des dégâts colossaux. L’intervention des Gouvernements Alliés est nécessaire pour empêcher le pays de tomber dans un chaos socio-économique, des crédits sont accordés par des banques britanniques et françaises pour reconstruire le pays et relancer doucement l’économie. Pourtant la chute de l’Empire et l’entrée sur le territoire des Alliés et des Soviétiques est ressenti comme une libération et peu d’italiens ressentent l’humiliation de la défaite. Par ailleurs, le Gouvernement est obligé de juger et de condamner les hauts dignitaires fascistes. Une petite armée de défense est créée mais reste encadrée par les Alliés et ne dépassent pas les 30 000 hommes.
Pologne :
La Pologne est peut-être le pays qui a été le plus touché par la guerre. Varsovie, quasiment rasée en 38 par les Allemands, puis à nouveau en 44 par les Soviétiques, est encore marquée par la guerre. De nombreux quartiers sont toujours détruits à plus de la moitié, malgré une grande politique de reconstruction.
En Décembre 1948, la Pologne obtient une indépendance, relativement tardive comparée aux autres républiques populaires. La République Populaire de Pologne est dirigée par le président Bolesław Bierut, un membre du NKVD, Staliniste dur, et fidèle allié de Moscou. Le pays conserve des relations plutôt froides avec ses voisins allemands de Prusse Orientale et de République Démocratique d’Allemagne. En 1949, la quasi-totalité des allemands restants en Pologne ont été expulsés, et se sont pour la plupart rendus à Königsberg.
Prusse Orientale :
Le 8 avril 1945, les troupes du maréchal Joukov déferlent sur la Prusse Orientale. Plusieurs exactions seront commises par les soviétiques, notamment le massacre de centaines de membres du NSDAP à Königsberg. En 1946, les Soviétiques décident de s’appuyer sur les cadres du KPD exilés à Moscou et fondent le Sozialistische Einheitspartei Ostpreußen. L’ODR (Ostpreußen Demokratische Republik) est proclamée en 1948, avec à sa tête Jürgen Eisenmann. S’ensuit une réforme agraire visant à déposséder les propriétaires terriens et les collectivisations, puis l’arrestation de centaines d’opposant au communisme empêchant toute forme de résistance. Malgré la fuite d’une grande partie des habitants en 1945, la population explose en 1949 avec l’arrivée massive d’Allemands de Pologne expulsés par le gouvernement polonais, forçant le gouvernement de l’ODR à lancer de grands plans d’urbanisation.
Norvège :
Fermement ancrée sur la ligne politique britannique, la Norvège a envoyé des brigades tenir la ligne défensive danoise. Aujourd’hui, le pays est une démocratie entretenant de bons liens avec le Danemark, le Royaume-Uni, la France, mais ne reconnaît pas le gouvernement suédois.
Roumanie :
Le 1er Octobre 1945, l’Union Soviétique, soucieuse d’étendre son influence en Europe, envahit la Roumanie. Le gouvernement roumain fuit à Athènes par voie aérienne, tandis qu’une défense désorganisée fait face à l’Armée Rouge. Le 14 Novembre, moins de 7 semaines après le début de la guerre Russo-roumaine, Bucarest est saisie. Le 20 Novembre, la République Socialiste de Roumanie est fondée avec l’appui de Moscou, avec à sa tête le Parti Communiste Roumain et son Secrétaire Général Gheorghe Gheorghiu-Dej, un staliniste convaincu.
L’URSS est ici en pays conquis entièrement, l’État Légionnaire ayant dû être absorbé par les armes et une invasion du territoire, tandis que le Parti s’installer sans aucune attention aux urnes : il doit en cela épurer la scène politique roumaine, interdisant tous les autres partis pour faire du Parti Communiste Roumain un parti unique ; les arrestations se multiplient de façon effrénée. En 1948, le Parlement adopte une nouvelle Constitution d’après le modèle soviétique, qui confie le pouvoir suprême à la Grande Assemblée Nationale, élisant à son tour un présidium : Constantin Ion Parhon devient chef d’État, même si le pouvoir est réellement entre les mains toujours de Gheorghiu-Dej. La résistance armée de Légionnaires organisés dans les Carpates continue néanmoins
Royaume-Uni :
La guerre opposant l’Allemagne d’Hitler aux Alliés et à l’URSS continue de faire rage. L’offensive franco-britannique sur l’Allemagne commence à s’enliser après des débuts prometteurs en 1944. Sur le front italien, la fin de l’hiver rend à nouveau le front praticable. Français et soldats romains s’opposent avec une ferveur très forte des deux côtés. Aucun avancement territorial notable n’est effectué. Durant l’été, une contre-offensive allemande sur le front ouest, menée par les Volkssturm (une milice paramilitaire formée de civils appelés à résister à l’envahisseur) appuyant la Wehrmacht, repousse les armées franco-britanniques de quelques dizaines de kilomètres.
L’enlisement dure jusqu’en été 1945, durant lequel la Ruhr Ruhr tombe définitivement dans les mains des alliés, retirant au Reich une grande partie de sa puissance industrielle. L’année suivante, depuis le Bénélux, une offensive alliée a lieu contre les Allemands. Une avancée de plusieurs dizaines de kilomètres sera rapidement effectuée en quelques jours, avant d’être à nouveau enlisée le long de l’Ems. Les Alliés continuent à peiner pour détruire les défenses allemandes, malgré la libération de l’Ibérie ; mais en hiver, alors que la capitulation approche, auront saisi plusieurs villes de l’autre côté du Rhin. Les relations entre les Britanniques et les Soviétiques, à l’instar des Français, se sont détériorées après la fin de la guerre.
Les Jeux Olympiques de Londres ont lieu comme prévu en aout 1948. Les premiers depuis ceux de 1936, ils sont largement dominés par les Etats-Unis. Ce sont les premiers Jeux à être retransmis à la télévision. L’Allemagne n’est évidemment pas invitée, et l’Union Soviétique n’est toujours pas affiliée aux JO. La Suède refuse d’envoyer une délégation.
Suède :
La Suède a conservé sa neutralité durant la totalité de la Seconde Guerre Mondiale, malgré de très visibles liens avec les puissances de l’Axe, et en particulier Berlin. En secret, le gouvernement suédois a collaboré avec le Reich sur des sujets comme l’espionnage, la surveillance, la répression d’opposants politiques et notamment socialistes. Le commerce entre les deux pays fut également très fort. En 1950, la Suède est un état isolé diplomatiquement, aux frontières fermées et surveillées. Si le pouvoir autoritariste de son gouvernement s’est un peu amoindri, celui-ci conserve un aspect d’état policier très fort.
En automne 1948, un bateau rempli de réfugiés politiques suédois arrive sur les côtes danoises, relançant les débats sur la Suède. Les sanctions économiques contre la Suède sont renforcées au courant du mois d’octobre, aussi bien de la part des Alliés que de l’Union Soviétique.
De nombreuses technologies de radar développées par la Suède se sont révélées être des échecs, surtout dû à l’isolation du pays et à un « brain-drain » conséquent vers le reste de la Scandinavie.
Suisse :
La Suisse fait son chemin, seule et tranquillement : est introduit l’assurance-vieillesse et survivants en 1948, fondant les bases du système de sécurité sociale suisse, tandis que Max Petitpierre, depuis 1945, gère les affaires étrangères du pays en recherchant à faire valoir les valeurs de neutralité et de solidarité chères au peuple qu’il représente (en partie). Il est ainsi l’un des grands noms de la fondation de l’Organisation des Nations Unies, instituée à Genève, et établit des relations diplomatiques avec l’URSS.
Tchécoslovaquie :
Attaquée violemment par l’URSS alors qu’elle se déclarait neutre dans le conflit, la Tchécoslovaquie tombera vite aux mains des Soviétiques quoique la région de la Tchéquie soit nettement plus difficile à conquérir et fait perdre de nombreux hommes à l’Armée Rouge. Dès la fin de la guerre, alors occupée par les troupes soviétiques, un gouvernement de coalition est mené par le communiste Klement Gottwald envoyé par Moscou. Si Gottwald rencontre bien des oppositions, il déclare le pays sur la voie de socialisme. La République Socialiste de Tchécoslovaquie est proclamée en 1947 et reste inféodée à l’URSS bien qu’elle assoie un régime moins autoritaire que certaines des autres république d’Europe de l’Est.
Trieste :
Le Territoire Libre de Trieste est un État neutre crée en Vénétie julienne à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. La guerre terminée en 1947 et l’Organisation des Nations Unies fondée, il est en effet décidé par le Conseil de Sécurité de placer sous contrôle de l’ONU ce territoire contenant Trieste et une partie de l’Istrie occidentale. Il est divisé en 2 zones en attendant la mise en place de son administration définitive telle que décidée par les Nations Unies (à savoir un gouverneur nommé par le Conseil de Sécurité et une Assemblée Populaire élue par la population) : la zone A administrée par les forces d’abord françaises puis franco-italiennes, la zone B administrée par les forces anglo-yougoslaves.
Union Ibérique :
Le bref épisode de l’unification des deux pays ibères sous une République fasciste aura été sans aucun doute un échec cuisant. Bien avant la Seconde Guerre Mondiale, la constitution d’une seule même nation sous le nom « d’Union Ibérique » ne s’était pas établie sans contestation de la part des deux peuples, cette entente entre les deux chefs d’Etat autoritaires (Franco et Sanjrujo) avait donné lieu à l’établissement d’un régime un peu bancal. La tendance nationaliste du pays ne tarde pas à se traduire par une alliance forte avec le Reich allemand d’Adolf Hitler et l’Italie de Mussolini. La production militaire accélérée du pays plonge l’économie nationale dans une profonde crise, d’autant plus que les fiascos militaires outre-Europe mettent définitivement le pays dans une situation très compliquée.
Le début de la Seconde Guerre Mondiale n’est pas très réjouissante pour l’Union Ibérique, en entrant en guerre aux côtés de l’Allemagne et de l’Empire Romain elle se heurte directement aux Alliés et surtout aux empires coloniaux français et britannique, et c’est principalement ici que se jouera les premiers actes de la SGM, après quelques escarmouches victorieuses, l’Union Ibérique est largement écrasée par les Alliés. Les peuples espagnols et portugais profitent de la situation pour manifester leur mécontentement et certains n’hésitent pas à rejoindre la France pour combattre le régime fasciste ibérique. C’est principalement Barcelone qui est le pôle majeur de la résistance antifasciste en Espagne. Après de vastes offensives, les Alliés ne font qu’une bouchée de l’Union Ibérique. Le 10 juillet 1945, face à de lourdes pertes et l’avancée rapide des Alliés, le gouvernement ibérique propose une reddition à Paris et à Londres. La péninsule ibérique est occupée militairement par les troupes britanniques, portugaises libres, espagnoles républicaines (venues des Baléares), catalanes libres et françaises.
Enfin après quelques années, le 4 février 1946, à l’Hôtel de Ville de Madrid, l’Union Ibérique est démembrée, le Portugal retrouve son indépendance sous la forme d’une République imitée de la République Française. Pour ce qui est de l’Espagne, elle a, comme le Portugal, perdu l’ensemble de son empire colonial au profit des alliés et se constitue en République parlementaire. La Catalogne quant à elle a acquis son indépendance et a de quoi rivaliser avec le reste de l’Espagne.
- Catalogne :
La République de Catalogne est proclamée le 5 février février 1946, un jour après la dissolution de l’Union Ibérique. Profitant de l’invasion française, nombreux sont les Catalans qui combattirent les troupes nationalistes aux côtés des français. Et ce soulèvement fut un formidable moyen pour acquérir une indépendance totale. Fort d’un nationalisme culturel régional, cette indépendance n’a connu que peu de contestations. Le pouvoir est installée à Barcelone qui devient la capitale du pays, suivant la ligne diplomatique et politique de son voisin français, la Catalogne est de loin le pays qui s’est relevé le plus facilement de la fin de l’Union Ibérique puis d’une guerre qu’elle considère avoir gagné. Son économie est, quant-à-elle, largement tournée vers le tourisme et l’agriculture, l’industrie militaire est peu à peu laissée de côté et son armée ne dépasse pas les 55 000 soldats. Néanmoins, les tensions entre Madrid et Barcelone restent tendues, certains Espagnols jugent les catalans en traîtres tandis que les Catalans les taxent de collaborateurs. De plus l’indépendance de la Catalogne a ouvert la voie à de nouvelles revendications, le pays basque ou les Asturies espagnols demandent également une indépendance complète – notamment inspirées de la Ligue Socialiste d’avant-guerre.
- Espagne :
L’occupation militaire des Alliés ne va pas sans contestation, une part de la population ne se sent pas responsable de la Guerre contre la France et le Royaume-Uni et en supporte mal la présence militaire. La reconstruction du pays est en partie financée par des crédits français et britanniques. La politique espagnole est orientée vers une social-démocratie de gauche et est très liée diplomatiquement aux Alliés qui ont libéré le pays. Après de nombreux procès l’Armée Espagnole est totalement réorganisée et ses effectifs ne dépassent pas les 90.000 hommes ainsi qu’une production militaire encadrée par les alliées. En bref, si l’Espagne républicaine a repris le pouvoir grâce aux alliés, la situation socio-économique du pays est grave et les Alliés gardent un grand contrôle sur le pays. Le 1er Mars 1948, de vastes manifestations sont organisées à Madrid, Valence, Séville et Bilbao afin de réclamer une totale indépendance du pays vis-à-vis des Alliés, ces réclamations tournent vite à l’émeute et font une dizaine de morts, peu à peu le mouvement s’essouffle. A la fin de l’année 1949, la situation économique du pays semble se rétablir lentement mais montrent des signes encourageant, l’exportation de fruits et légumes ainsi que celle de viandes et poissons et l’activité la plus rentable du pays.
- Portugal :
Le Portugal a bien mieux vécu la chute de l’Union Ibérique, la plupart des portugais ont défilé dans les rues de Lisbonne ou Porto secouant fièrement le drapeau portugais. Le 4 février 1946 est d’ailleurs devenu la fête Nationale. La politique intérieure est sensiblement la même que celle de la République d’Espagne grâce à la victoire des démocrates dès les premières élections. Bien entendu la perte d’un empire colonial déjà affaibli est ressenti comme une honte, cependant l’humiliation de la Guerre est totalement niée, le Portugal ayant désigné les Alliés en Libérateurs. Néanmoins, comme l’Espagne, l’économie se relève très lentement d’autant plus que le séisme du 23 mai 1947 a dévasté le pays et fait plus de 14 000 victimes. Cependant la situation géographique du Portugal lui donne bien des avantages, la pêche permet de faire tourner plus ou moins l’économie et le tourisme commence doucement à faire son apparition dans la capitale et sur les plages sud. Lisbonne est d’ailleurs un grand port de commerce en contact direct avec l’Amérique et l’Afrique.
L’industrie militaire est contrôlée par les forces armées qui « occupent » le territoire, cette présence étant moins forte qu’en Espagne, elle est mieux supportée quoique toujours dénoncée par les partis politiques opposants. Socialistes et communistes, longtemps interdits pendant la dictature n’hésitent pas à demander le départ des troupes alliées.
Union des Républiques Socialistes Soviétiques :
[Cf. Bilan de la guerre mondiale]
En octobre 1944 l’explosion d’une mine en Sibérie soviétique tue 240 mineurs et un nombre inconnu de prisonniers des camps de travail.
Après l’invasion et l’occupation de l’Allemagne, la majorité des machines allemandes intactes sont démontées et envoyées en Union Soviétique. Parallèlement les fuites vers la Zone Occupée Alliée depuis la Zone Occupée Soviétique de l’Allemagne continuent. Sous pression soviétique, les français ferment la frontière entre l’Alsace et l’Allemagne, réduisant légèrement le flux. Sur ordre de Staline, le 28 décembre 1947, la frontière entre la Zone Occupée Soviétique et la Zone Occupée Alliée ainsi que la France est clôturée. Deux barrières de grillages et de barbelés courent de la Suisse jusqu’à la Mer du Nord. Le flux de réfugiés diminue sensiblement, mais 1.2 million d’allemands ont tout de même réussit à fuir depuis l’armistice. La Zone Occupée Alliée, en grande difficulté économique est envahie par les réfugiés, ce qui ajoute aux problèmes. Quand l’URSS demande à la France et au Royaume-Uni de livrer les fuyards, ceux-ci refusent catégoriquement. Staline menace les Alliés avec des manœuvres militaires soviétiques en Hongrie et en Bulgarie du Nord. La France et le Royaume-Uni répliquent par l’ouverture, après accord de Belgrade et de Sofia, de bases militaires légères dans les capitales de ces pays. Durant l’hivers de 1948, la frontière sécurisée ordonnée par Staline entre la Zone Occupée Soviétique en Allemagne et les pays de l’Ouest est renforcée de plusieurs milliers de tours de guets et de dizaines de centres de la police des frontières.
Yougoslavie :
Après des années de guerre contre l’Italie et une guérilla féroce, la Yougoslavie se voit victorieuse mais exsangue. Soutenue par Londres et Paris, le pays a réussi à non seulement maintenir sa cohésion nationale mais aussi à réobtenir la Slovénie, qui est réincorporée dans le Royaume ; ou récupérer l’Istrie et la Dalmatie italiennes (sauf Trieste), ainsi qu’une partie du Frioul et les Bouches de Kotor. En bordure de la zone d’influence soviétique, le pays est au cœur des tensions entre Moscou et l’Europe Occidentale.
Vautour- Grand Consul
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