[FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
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[FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
« Une république n'est point fondée sur la vertu ; elle l'est sur l'ambition de chaque citoyen, qui contient l'ambition des autres. » - Voltaire
Propos préliminaire
Cela fait plusieurs semaines déjà que je désirais lancer ce projet de fiction, dès que j'avais appris que ce sous-forum ouvrirait. Principalement motivé au début par une certaine "frustration" à n'avoir pu faire ce que je souhaitais mettre en place avec la France lors des différentes V2015/6 auxquelles j'ai pu participer avec ce pays ; je l'admets, j'avais également envie d'imaginer une évolution possible de la France lors des années à venir. Je n'ai d'avance aucune idée de ce qu'il va se passer, rien n'est prévu à l'avance, sinon peut-être la victoire de tel ou tel candidat en 2017.
Cependant, j'ai également envie de proposer une Fic "interactive" dans le sens où, parfois, je pourrai lancer des sondages afin d'avoir votre avis sur l'évolution que doit prendre telle ou telle situation. De ce fait, il n'est pas improbable que j'ouvre incessamment sous peu un autre topic pour pouvoir y mettre les sondages dès lors que j'aurais à en lancer un afin d'avoir votre avis.
D'emblée, j'entends écrire une fic réaliste dans le sens où chaque chose future ne sera qu'une conséquence logique d'une chose passée. De ce fait, il se peut que je me noie dans des détails d'apparence insignifiants dans mes posts, mais ces derniers pourraient avoir toute leur importance dans le futur. Autre précision, il se peut que ma gestion du temps soit totalement anarchique, dans le sens où je risque parfois de prendre plusieurs posts pour un événement sur un ou deux jours, ou bien passer trois mois en un message s'il n'y a pas grand chose à traiter durant cette période.
Ah, et dernière chose, toute ressemblance avec des personnages ou événements réels ou fictifs, fût-ce Baron Noir, House of Cards, Marseille, mes posts avec la France, ou qu'en sais-je encore, serait purement fortuite et ne constituerait en aucun cas du plagiat.
Sommaire
Chapitre I - La lutte finale
Dernière édition par Sirdonche le Dim 26 Juin 2016 - 21:46, édité 3 fois
Sirda- Modérateur
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Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
Chapitre I – La lutte finale
Paris, le 23 juin 2016.« – Hollande ! Ta loi, on n’en veut pas ! »
L’éternel slogan fourre-tout, dont il suffisait de remplacer le premier mot – habituellement le nom du ministre à l’origine de la loi contestée ou du président en exercice – était de nouveau clamé par une foule colossale aux alentours de l’arsenal de Paris. Parti quelques heures plus tôt de la place de la Bastille, ô combien symbolique pour ce mouvement d’apparence inlassable, les manifestants avaient été contraints par le ministère de l’Intérieur de se diriger jusqu’au bassin susnommé avant de revenir à leur point de départ, le tout, espérait-on à place Beauvau, dans un calme absolu et sans heurt, contrairement aux dernières expériences plutôt malheureuses. Cette manifestation était en soi des plus surprenantes. La veille, la préfecture de police avait formellement interdit les organisations syndicales d’organiser l’événement étant donné les récents déboires en marge des défilés, un hôpital pour enfant ayant été ravagé par des casseurs difficilement maîtrisables qui s’invitaient dans le cortège afin de détruire l’environnement. Seulement, quelques heures plus tard – et nonobstant les différentes déclarations du premier-ministre depuis le début de la semaine –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, s’était finalement résolu à céder face à la pression populaire et des syndicats et avait autorisé la tenue de la manifestation, à la condition qu’icelle devait suivre un parcours proposé par son ministère, chose qui avait été accepté.
Pour l’opposition, cette magnifique volte-face gouvernementale était du pain béni. Immédiatement, les barons Républicains s’étaient empressés de commenter sur divers médias. Interviewée sur iTélé, Nathalie Kosciusko-Morizet s’empressa de déclarer qu’il n’y avait « plus de gouvernement », avant d’ironiser : « C'est une roue de la fortune, on ne sait pas sur quoi on va s'arrêter... C'est une roue de l'infortune, surtout, pour les Français. » Sur Twitter, François Fillon posta, sur un ton que l’on imaginait tout autant sarcastique que laconique : « Manifestation interdite à 10 h et autorisée à 13 H = résumé d'un quinquennat calamiteux. » Jean-François Copé y alla également de son commentaire, comme bon nombre de représentants du parti qui, une fois encore, profitaient de ce retournement de veste pour dénoncer l’absence totale d’autorité du pouvoir exécutif, son incompétence, son indécision, et bien d’autres défauts que l’on prêtait à ce gouvernement et au président depuis l’élection de ce dernier en 2012. Toutes ces réactions politiques faisaient suites à celles des syndicats et d’autres hommes politiques qui, quelques jours et heures avant, avaient quant à eux dénoncé l’interdiction de manifester, « un droit constitutionnel » affirmaient alors bon nombre des intervenants, lesquels s’empressaient unanimement d’annoncer leur participation à la manifestation, fût-elle autorisée ou non par la préfecture de police.
Mais, indifféremment de toutes ces réactions, des centaines de milliers de manifestants s’étaient de nouveau réunis sous un soleil de plomb – le mercure avoisinant les trente degrés – dans les rues de la capitale. Le temps, aussi bien fidèle allié et redoutable ennemi de François Hollande, entre autres ironiquement surnommé le Président de la Pluie, ne l’avait cette fois point sauvé de cette manifestation comme cela avait été jadis le cas, lors d’un énième autre mouvement, lequel avait faibli à cause de la pluie lors d’un des rassemblements parisiens. Dans le ciel francilien flottait, comme depuis plusieurs semaines déjà, moult pancartes et drapeaux de différents syndicats, celui de la CGT restant bien évidemment majoritaire. Sur certains cartons plutôt humoristiques, on pouvait lire « François, vous faîtes une grosse Komhri », les jeux de mots sur le nom de la ministre du Travail ayant grandement inspirés les détracteurs à son projet de loi éponyme, tandis que d’autres, plus fatalistes, dénonçaient cette prétendue alliance entre d’un côté Pierre Gattaz, président du MEDEF, et de l’autre un gouvernement volontiers social-libéral réformateur incarné par un Manuel Valls, accessoirement personnalité politique de gauche quasi-favorite à égalité avec Emmanuel Macron des sympathisants de droite.« – Chaque jour, le mouvement ne cesse de grandir, vous le voyez bien chers journalistes ! Dans toute la France, nous avons comptabilisé au moins deux millions de manifestants ce jour, dont la moitié rien qu’à Paris ! »
En tête du cortège, portant fièrement la banderole avec plusieurs dizaines d’éminents camarades syndicalistes et gauchistes dont Jean-Claude Mailly, Philippe Martinez affichait un certain sourire satisfait malgré son visage transpirant d’une certaine colère propre aux communistes, éternels frustrés et énervés. Sa moustache noire pour le moins atypique, rappelant des clichés mexicains, bougeait au rythme de ses lèvres, tandis que le secrétaire général répondait à quelques questions des médias présents comme à l’accoutumée sur place afin de recueillir les habituelles déclarations du dirigeant de la CGT, lequel semblait répondre toujours la même chose en diversifiant cependant son langage et ses chiffres, lesquels ne cessaient de croître en dépit du chiffrage du ministère de l’Intérieur. A ses côtés, ses confrères de pavé souriaient eux aussi à ses propos, hochant régulièrement de la tête pour les approuver, bien que certains semblaient ignorer la présence des caméras, se concentrant sur le boulevard qui s’offrait à eux, vide de toute présence sinon celle des quelques compagnies de CRS chargées d’assurer le maintien de l’ordre et du bon déroulement de la manifestation, le tout en coordination avec le service de sécurité de la CGT et des autres syndicats présents au rassemblement. Et derrière cette tête de cortège, ces milliers de manifestants défilaient, entonnant tantôt l’Internationale, tantôt des slogans au rythme entraînant et changeant selon la position dans le mouvement.
Les premières heures de la manifestation semblaient s’être déroulées dans un calme relatif lorsqu’éclatèrent en marge d’icelles les premiers heurts. Alors dissimulés au sein du cortège, une centaine de casseurs jaillit sait-on trop d’où pour s’en prendre aux commerces situées à proximité des lieux, lesquels avaient quasiment tous fermés leur rideau par précaution afin d’éviter tout pillage, lequel eut néanmoins lieu avec une violence tristement devenue coutumière. Nonobstant les importants dispositifs de sécurité mis en place par le ministère de l’Intérieur, la vermine s’attaqua une nouvelle fois aux bâtiments voisins, mettant à mal l’ordre. Minutieusement mis à l’écart du mouvement par les forces de l’ordre et sur ordre de Bernard Cazeneuve, les casseurs se livrèrent à de véritables scènes de guérilla urbaine contre les CRS et policiers déployés, utilisant à leur habitude tous les objets à leur disposition afin de les jeter sur les représentants de l’Etat, lesquels répliquaient avec des tirs de gaz lacrymogènes, des charges et matraquages en règles. Si le triste spectacle qui se déroulait devant les yeux inquiets et révoltés des riverains, barricadés dans leurs appartements, tendait malheureusement à devenir coutumier ces dernières semaines à Paris, un morbide évènement vint changer l’habitude. Contestées par les manifestants, les grenades offensives, utilisées pour dégager les policiers lorsqu’ils sont encerclés, firent en effet accidentellement un mort, un casseur ayant été atteint en pleine tête par l’une d’entre elles.
Malgré l’intervention rapide des secours, le casseur ne survécut point à l’explosion. L’évènement prit automatiquement une tournure incontrôlable lorsque plusieurs vidéos circulèrent sur internet, filmées à l’aide de caméras portables ou de téléphones pendant les affrontements, lesquelles montraient une compagnie de CRS en face d’un groupe de casseurs jetant pierres et cocktails Molotov riposter à l’aide des grenades offensives, et notamment un des policiers ciblant délibérément l’un des individus. Les médias s’emparèrent immédiatement de la nouvelle, BFM TV et iTélé en profitant pour une édition spéciale, tandis que déjà, pléthore de spécialistes et intervenants défilaient sur leurs plateaux, au rythme des différentes annonces gouvernementales ainsi que celles du procureur de la République de Paris, François Molins, chargé de l’affaire. A leur tour, les réactions purement politiques ne manquèrent pas de pleuvoir, d’aucuns dénonçant de nouveau l’incompétence du gouvernement, un « sanglant amateurisme ayant causé déjà deux morts » pour Nicolas Sarkozy. Plusieurs appels à la démission du gouvernement ainsi qu’au retrait de la loi travail furent inlassablement réitérés par des politiques de tous bords, tandis que Bernard Cazeneuve s’est contenté d’une très brève intervention médiatisée durant laquelle il présenta ses « sincères condoléances à la famille du défunt », assurant par la même occasion qu’enquête serait diligentée au sein de la police pour faire toute la lumière sur l’affaire.
Cette mort, toute tragique fut-elle, était néanmoins – et fort probablement – espérée par bon nombre de contestataires, car il s’agissait là d’un fait, tout macabre soit-il, ayant un impact considérable dans toute lutte, ainsi en avait-il été de la mort du jeune Rémi Fraisse au barrage de Sivens, provoquant la suspension du projet. Quoi qu’il en soit, le gouvernement se retrouve désormais dans une posture des plus délicates alors que, comme si les affaires intérieures n’étaient point assez préoccupantes, outre-manche, le peuple britannique votait à la majorité absolue – certes courte – le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne, une première pour l’organisation sous sa forme actuelle ainsi que ses anciennes.
Sirda- Modérateur
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Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
une fic anticapitaliste je bande
donne un rôle important aux anars please :P
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Youngpanther- Secrétaire d'État
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Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
Not sure if Youngpanther is serious.
Invité- Invité
Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
je suis très sérieux
Youngpanther- Secrétaire d'État
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galx- Président
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Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
si ça se trouve dans sa fic va y'avoir la grosse marine au pouvoir
Youngpanther- Secrétaire d'État
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Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
Chapitre I – La lutte finale
Paris, le 24 juin 2016.
Toute la soirée et la nuit durant, aucune déclaration officielle n’avait émané de la CGT et des différents syndicats mobilisés lors des manifestations de la veille, lesquelles avaient réunies deux millions de personnes selon les organisateurs contre seulement cent milles pour le Ministère de l’Intérieur. La mort de l’un des participants, fût-il simple casseur désireux d’en découdre manu militari avec les forces de l’ordre, avait été un choc pour une grande majorité des dirigeants syndicaux, ainsi que de l’opinion publique, icelle étant toutefois grandement partagée entre l’approbation de la réaction policière face à la déliquescence progressive de la sécurité en France, marquée par une quasi-disparition dans certaines zones de l’ordre républicain et de l’autorité de l’Etat, ou bien entre un certain sentiment d’indignation qu’il puisse encore y avoir des morts en France lors de heurts, remettant de nouveau en cause les méthodes des forces de l’ordre jugées par bon nombre d’experts étrangers comme complètement désuètes et dangereuses puisque causant souvent les troubles par la suite réprimées. En effet, certains préconisaient d’ailleurs une refonte totale des stratégies policières anti-émeutes en suivant l’exemple allemand, pays dans lequel de pareilles violences étaient bien plus rares qu’en France étant donné un comportement moins agressif de la part des forces de l’ordre, des critiques qui restent néanmoins assez mal accueillies par la République qui continue de se targuer au fil des années de l’excellence internationalement reconnue de ses policiers et gendarmes, ce qui était vrai il y a une décennie.
Tôt dans la matinée, le service de presse de la CGT avait informé les différents médias de la tenue d’une conférence du secrétaire national du syndicat vers neuf heures. Dans le mail envoyé, le sujet avait d’emblée été précisé, quand bien même cela n’était point nécessaire tant il paraissait évident. Cependant demeurait un doute non-négligeable quant à la teneur en elle-même du discours. Nul ne savait réellement si Philippe Martinez, à l’issue de cette conférence, allait annoncer la fin de la mobilisation contre la loi travail, ce qui aurait pour lui et son syndicat des répercussions immédiates et considérables, notamment lors des élections syndicales à venir à la fin de cette année, ou si, a contrario, il allait saisir cette opportunité pour poursuivre la grève sinon même la renforcer afin d’espérer faire enfin vaciller le gouvernement et le contraindre à retenir un projet de loi El Khomri rejeté par plus de deux tiers des français selon les derniers sondages, et ce quand bien même ses propres actions étaient elles aussi contestées par une majorité à peu près équivalente de la population nationale. A l’heure indiquée, le moustachu arriva dans la salle alors que plusieurs caméras de médias et du syndicat filmaient la déclaration, tandis que les journalistes, déjà présents, étaient attentifs à ce qu’allait annoncer Martinez qui ne se fit point prier pour commencer son intervention, l’air grave et la moustache bien apprêtée.« – Chers camarades, mesdames et messieurs les journalistes. La mort d’un des participants à la manifestation d’hier ne vous aura pas échappé, et aussi me semble-t-il normal de présenter en tout premier lieu mes profondes et sincères condoléances à la famille de ce jeune, qui, au péril de sa vie, a contesté une loi dangereuse pour la sécurité des français. […] Mais, ce macabre événement en révèle un autre bien plus grave : le mépris total des droits fondamentaux de la République de la part de ce gouvernement qui, outre cela, dénigre continuellement la démocratie par ses méthodes autoritaires pour faire passer des projets impopulaires. […] Aussi, il me semble nécessaire de poursuivre la lutte qui, hier nous l’a montré, est de plus en plus soutenue par l’opinion publique étant donné la très importante mobilisation de près de deux millions de travailleurs et étudiants venus défendre leurs droits et leurs acquis face à cette loi du Medef ! Par conséquent, j’annonce la tenue de nouvelles journées de mobilisation nationales les mardi et jeudi prochains ainsi que fort probablement dans les semaines à venir, et réitère mon appel au retrait de la loi travail. […] Merci à vous. »
A peine avait-il achevé sa déclaration que déjà, le secrétaire national de la CGT s’était engouffré dans une porte située près de lui, ignorant toutes les questions des journalistes qui, dans un brouhaha généralisé, tentaient d’avoir de plus amples informations. Conscients qu’ils n’obtiendraient pas gain de causes, ceux-ci quittèrent rapidement la salle, se redirigeant vers leur rédaction respective tandis qu’au siège de la CGT allait désormais se dérouler la deuxième partie de la matinée qui, selon l’agenda officiel du secrétaire, se résumait à une réunion d’une heure et demie avec les principaux dirigeants du syndicat. C’est l’avenir même de la grève qui se jouait ce matin du vingt-quatre juin tandis qu’à l’Elysée, l’incertitude totale régnait quant à l’avenir même de la loi travail sinon du gouvernement, fortement ébranlé par les manifestations de la veille. Un compte-rendu fut dressé en fin de matinée alors que l’ensemble des participants partaient déjeuner ensemble autour de merguez et de verres de Ricard – sponsors obligent – afin d’entériner le plan de poursuite et d’accentuation des actions de blocage et de grève, lesquelles avaient d’ailleurs repris dans la raffinerie de Fos-en-Mer il y a deux jours de cela, faisant déjà craindre de nouvelles perturbations en approvisionnement des carburants.
Dans le courant de l’après-midi de ce vendredi, la France sembla soudainement s’embraser. En effet, à quelques minutes d’intervalles seulement, plusieurs fédérations CGT, rejointes par celles de Force Ouvrière, proclamèrent la grève générale et illimité sur de nombreux et divers sites industriels français, menaçant ainsi de paralyser l’économie française ainsi que de perturber gravement la tenue de l’Euro 2016. La première fédération CGTiste à annoncer cela fut la CGT-Energie, qui avait déjà fait parler d’elle le mois précédent pour ses actions remarquées contre les raffineries. Icelles vont désormais se réitérer puisque l’on annonce des blocages immédiats des sites de Feyzin, dans le Rhône, Gonfreville-l’Orcher en Seine-Maritime, Grandpuits en Seine et Marne, Donges en Loire-Atlantique et La Mède dans les Bouches-du Rhône, la plupart des raffineries étant en arrêt total ou fonctionnant à débits réduits. Autre annonce, c’est celle du blocage des centrales nucléaires de Flamanville dans la Manche, de Graveline dans le Nord, de Dampierre, de Saint Alban et du Bugey menaçant ainsi l’alimentation en électricité de très nombreuses parties du pays puisque les syndicats prévoient la mise à l’arrêt total des centrales, alors qu’en mai, celles-ci fonctionnaient toujours bien que la production était fortement réduite. Quelques instants après, c’est la CGT Dockers qui annonce des blocages toutefois non-globaux sur les ports de Calais, du Havre, de Marseille et de Nantes, lesquels sont les plus grands ports français représentant près des trois quart du trafic de marchandise.
Le syndicat CGT-SNCF, et plus généralement le CGT-transport, annonce lui aussi la reprise de la grève des transports ferroviaires mais aussi des transports publics parisiens, notamment le métro et les réseaux de bus, alors qu’à Air France, les négociations échouent et que les pilotes se mettent de nouveau en grève, ne laissant pas le temps au nouveau PDG de mettre en place sa stratégie pour la compagnie de transport aérien française. La FILPAC-CGT, dans sa forme longue Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication, refait elle aussi parler d’elle en annonçant de nouvelles opérations de blocage de l’impression des journaux qui refuseront de diffuser les communiqués de Philippe Martinez comme cela avait déjà été le cas le 26 mai dernier, actions qui débuteront toutefois qu’à partir de lundi et qui devraient se poursuivre ponctuellement, dès lors que le secrétaire général désirera transmettre des déclarations écrites. La grève des éboueurs parisiens va elle aussi se poursuivre voire s’étendre aux principales villes françaises à l’instar de Lyon, Marseille et Bordeaux, et ce au plus grand désespoir des habitants qui, tout en comprenant les actions syndicalistes, sont toutefois las de ces conflits sociaux et désireux de se concentrer principalement sur l’Euro 2016 afin de soutenir leur équipe. Quoi qu’il en soi, c’est un cap décisif qui a été franchi dans la lutte contre la loi travail avec une pareille offensive de la part des syndicats, inattendue du pouvoir exécutif, lequel semble de plus en plus désemparé face à la situation.
Sirda- Modérateur
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Re: [FIC] - Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat
Chapitre I – La lutte finale
Paris, Palais de l’Elysée, le 29 juin 2016.
Cela faisait désormais cinq jours que la grève générale avait repris en France, alors en plein Euro 2016. Les chaînes d’informations ne cessaient de diffuser ces images et vidéos d’interminables files d’attentes dans les gares, les stations de métro, mais aussi les pompes à essence, veillant à toujours prendre les réactions des étrangers pestant contre la situation sociale française ainsi que des citoyens énervés qui, contrairement aux blocages précédents, semblaient ne plus comprendre la situation et exigeaient à leur tour le retrait immédiat de la loi travail, permettant ainsi à Philippe Martinez de justifier ses actions par un soutien d’une opinion publique qu’il était finalement parvenu à retourner contre le gouvernement, bien qu’une partie lui était également personnellement hostile. Conscients de cela, le président de la République et son premier-ministre s’étaient rencontrés comme à leur habitude ce mercredi matin avant que ne commence le Conseil des Ministres dans lequel devait être traité la situation sociale en France quasi-exclusivement.« – La situation est de moins en moins tenable, Manuel. L’intransigeance du gouvernement nous coûte désormais cher, et les conséquences de ce conflit vont bien au-delà des enjeux actuels et électoraux. »débuta François Hollande, confortablement installé dans son fauteuil présidentiel bien qu’une certaine crispation se lisait sur son visage mollasson.
« – Mais nous ne pouvons pas céder pour autant, je l’ai affirmé et réaffirmé des dizaines de fois cette semaine encore. Si nous plions, ton quinquennat est fini et ta réélection impossible. »rétorqua alors le premier-ministre, dont la fatigue était visible bien que sa hargne habituelle reprenait toujours le dessus.
« – Pas plus que si nous maintenons ce statu quo et laissons les choses empirer. Il faut calmer l’aile gauche du Parti qui s’affole, certains aubrystes m’ont clairement affirmé qu’une motion de censure de gauche sera déposée. Cédons au moins de façade sur l’article 2 tout en frappant fort la CGT afin de ne pas perdre la face devant l’opinion publique. »proposa alors un Hollande qui, à son habitude, excellait dans l’art du compromis et des complots politiques.
« – Au diable l’aile gauche du PS, ces fouteurs de merde appartiennent aux passés, ils disparaîtront dès l’année prochaine ! Jean-Christophe tâchera d’empêcher leur investiture dans les circonscriptions, et s’ils tentent de se présenter sans étiquette, hé bien bonne chance à ces cons. Et leur motion de censure ne passera pas, comme toutes les autres, tu le sais très bien, la droite ne votera jamais celle de la gauche, et vice-versa. »
« – Il n’y a jamais d’excès en la prudence, Manuel, et mieux vaut redoubler de vigilance. Je joue tout autant ma réélection que toi ton élection en 2022, ne l’oublie pas. »répondit un président soudainement sage au début, puis retrouvant son naturel cynique ensuite.
« – En attendant, que proposer aux ministres ? L’intervention des forces de l’ordre pour débloquer les raffineries, on puise dans les réserves stratégiques et on réquisitionne de force les centrales nucléaires ? »questionna le catalan, impatient d’en découdre avec les syndicalistes.
« – Oui, c’est ce qu’il y a de plus sage à faire. Stéphane fera l’annonce lors de la conférence de presse, et tu réaffirmeras notre intransigeance à l’Assemblée cet après-midi, pendant que je verrai avec les frondeurs pour un éventuel compromis sur l’article 2. » conclu le président, laissant son premier-ministre partir pour préparer le conseil tandis que lui appuya sur un bouton du téléphone avant de le décrocher.« – Appelez Jean-Marc Germain immédiatement et convoquez-le pour 14h à l’Elysée. »
A peine après avoir raccroché, Hollande se leva de son siège pour contempler depuis sa fenêtre les hideux jardins de l’Elysée, croisant ses bras dans son dos, un fin sourire fourbe venant se dessiner sur son visage. Nul n’était irremplaçable.
Sirda- Modérateur
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